En ayant subi une lourde défaite dans la primaire du Wyoming qui devait désigner la candidate des républicains à la Chambre des représentants, elle permet à Trump de voir disparaître une sérieuse concurrente à la Maison Blanche.
Celui-ci s’est d’ailleurs félicité et, comme à son habitude, s’est exprimé sur les réseaux sociaux pour lui souhaiter de «tomber dans les oubliettes de la politique». Si on parle beaucoup de lui pour les perquisitions qui ont lieu dans sa résidence de Floride par la FBI, il sait que cette affaire ne l’empêchera pas de faire campagne. Sa seule inquiétude est que le Parti Républicain ne lui préfère un autre candidat. Même s’il est extrêmement populaire auprès de son électorat, il n’aimerait pas à avoir combattre les Démocrates et les Républicains.
Les anti-Trump de droite sans porte-voix
C’est, en fait, une double déception pour eux car ils n’ont pas perdu contre le candidat démocrate, non! Ils ont perdu face à Harriet Hageman, la protégée du milliardaire américain qui a remporté une large victoire avec 66 % des voix contre seulement 29 % pour la fille de l’ancien vice-président des États-Unis, Dick Cheney. Cependant, la stratégie de Cheney était très risquée. Au lieu de tenter de rassembler l’ensemble du camp républicain, elle en a appelé aux électeurs démocrates. En ces temps troublés aux États-Unis perdues dans une crise sociétale toujours plus grande à côté de laquelle s’ajoute la crise économique et sociale, son appel a été vécu comme une trahison par son propre camp.
Donald Trump à la manœuvre
Liz Cheney avait notamment rejoint la commission parlementaire qui enquêtait sur le rôle de l’ancien président dans l’assaut du capitole, le 6 janvier 2021. Trump, qui ambitionne ouvertement d’être le candidat du camp républicain pour la présidentielle de 2024 , dénonce sans cesse les travaux de cette commission, qu’il qualifie de «chasse aux sorcières». Il s’était ainsi engagé à faire battre Liz Cheney, apportant tout son soutien à sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans auprès de qui il est allé faire campagne fin mai. Dans le Wyoming, qui a voté à plus de 70 % pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, la candidate Harriet Hageman a mené une campagne très hostile à tous les enjeux environnementaux dans un État marqué historiquement par l’exploitation minière du charbon. Elle appuie également la théorie véhiculée par le clan Trump selon laquelle l’élection de 2020 a été «volée» à l’ancien président, malgré les nombreuses preuves du contraire mais théorie essentielle de l’électorat trumpiste.