Une prise de risque qui s’est avérée payante
Suite à la démission de Boris Johnson, il n’y a pas d’élection au suffrage universel direct pour élire le Premier ministre mais un choix du parti auquel il appartient pour nommer un successeur. C’est donc les Tories qui ont choisi leur championne. Cela fait de nombreux mois, voire plus d’un an, que l’autorité de Johnson était mise à mal à cause de ses gaffes à répétition. Si les candidats au poste de locataire du 10 Downing Street étaient nombreux, très rapidement, deux profils se sont dégagés: Rishi Sunak qui incarnait une droite plus modérée et Liz Truss qui représente la droite dure.
Réductions d’impôts immédiates, fin des contributions vertes dans les factures d’électricité, expulsion des étrangers, etc. Elle représente l’air du temps des Tories qui veulent enfin constater le Brexit, leur indépendance face à l’Europe, et effacer l’air Johnson qui les a souvent ridiculisés. L’ancien ministre Sajid Javid dira, à la suite de sa victoire, qu’elle a pris «le meilleur de (Margaret) Thatcher et de (Ronald) Reagan», les deux dirigeants britannique et américain qui ont révolutionné pendant les années 1980 la politique économique occidentale. La question est de savoir si, aujourd’hui, dans un monde aussi globalisé, une approche si unilatérale sera encore possible.
Après le discours, les actes
À la question d’une journaliste sur ce qu’elle pense de Macron où on lui avait demandé si elle y voyait un ami ou un ennemi, sa réponse avait été, après un certain silence, «on verra bien». Bien entendu, se moquer des français en Angleterre est un sport national. Mais, elle a eu des prises de positions qui ont été des échecs cinglants pour le Royaume-Uni. On se rappelle de son échec à conclure des accords commerciaux avec les États-Unis après avoir milité pour un Brexit dur ou, plus récemment, avec la guerre en Ukraine et ses positions pro-Zelensky alors que les russes sont parmi les plus gros investisseurs Outre-Manche. Ce qui lui a valu des moqueries de la part de Segueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, qui lui a reproché son absence de culture. Liz Truss doit maintenant mettre ses promesses en action même si elle n’a pas précisé comment elle allait les financer.