Une infirmière britannique est suspectée d’avoir tué nouveau-nés et d’avoir tenté d’en tuer dix autres, dans un hôpital anglais de Chester. Lors de son procès qui s’est ouvert lundi 10 octobre, elle est accusée d’être le « dénominateur commun » entre tous ces décès.
« Une empoisonneuse dans le service de l’hôpital »
Lucy Letby, 32 ans, travaillait dans le service de néonatalogie de l’hôpital Countess of Chester, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Un bébé est mort après un jour et après une injection délibérée d’air dans le sang, d’après un expert, 30 minutes après que l’infirmière n’a pris son service. La jumelle du bébé décédé a, elle aussi, été empoisonnée, mais elle a survécu. Deux autres bébés, qui ont, eux aussi, survécu, ont été empoisonnés à l’insuline.
Dans un des cas, l’infirmière s’y serait reprise à trois fois pour tuer le bébé. D’après le procureur Nick Johnson, le service néonatal de l’hôpital avait observé une hausse « significative » du taux de mortalité et du nombre de pertes de conscience de nourrissons, à partir de janvier 2015 et pendant 18 mois. Il ajoute « il y avait une empoisonneuse dans le service de l’hôpital ».
Des décès qui la suivent
Dès juin 2015, des consultants en pédiatrie étaient inquiets du nombre de bébés décédés dans cet hôpital. Plusieurs de ces décès étaient « inexpliqués » ou « inattendus », d’après un rapport, publié en juillet 2016 par le Collège royal de pédiatrie et de santé infantile. « Après avoir recherché une cause, les consultants ont remarqué que les décès ou les évanouissements avaient un dénominateur commun », pour le procureur. « C’était la présence d’une infirmière et cette infirmière était Lucy Letby », ajoute-t-il. Beaucoup de ces décès ont eu lieu en pleine nuit, alors qu’elle était de garde.
De plus, « quand Lucy Letby a été passée à des horaires de jour, les évanouissements et décès sont passés à des horaires de jour », dit-il encore. Cette dernière a été arrêtée puis inculpée en novembre 2020 dans le cadre de l’enquête sur ces décès, après avoir déjà été interrogée deux fois en 2018 et 2019, sans suite à l’époque. Aujourd’hui, elle doit répondre de 22 chefs d’accusation : elle est accusée d’avoir tenté de tuer certains nourrissons à plusieurs reprises.