Un hommage aux soldats français déployés durant de la guerre d’Algérie a été rendu mardi 18 octobre par Emmanuel Macron dans la cour des Invalides. Le chef de l’État a décoré 15 anciens combattants, dont 11 appelés, lors d’une cérémonie «sobre, simple et sans discours» selon les mots de l’Élysée. Pour rappel, c’est quelque 1,42 million de Français ont participé à cette guerre qui a duré de 1954 à 1962, dont un million d’appelés selon les chiffres redonnés par l’Élysée. 23 196 soldats y ont été tués, dont plus de 15 000 dans les combats et les attentats. Il n’est pas fait mention des civils.
Un grand écart difficile compte tenu des dates
Cette nouvelle date s’ajoute à un calendrier chargé, révélateur de l’éclatement des mémoires et de l’indécision des présidents successifs face à cette page de notre Histoire. 19 mars, 25 septembre, 5 décembre, 17 octobre… Contrairement à l’Algérie, qui n’en célèbre qu’une, le 5 juillet, proclamation de l’indépendance, la France fait face à l’impossibilité d’une date consensuelle. En 2003, Jacques Chirac instaure une Journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. Il choisit le 5 décembre, qui n’est pas relié à un fait historique. Il décidera en même temps d’ajouter une Journée nationale d’hommage aux harkis et aux autres membres de formations supplétives le 25 septembre.
En 2012, fraîchement élu, François Hollande opte, lui, pour le 19 mars, date des accords d’Évian. Ce choix avait suscité de vives polémiques. Les anciens combattants et les pieds-noirs, mais aussi une partie de la droite et de l’extrême droite contestent cette date en arguant que les violences ont continué bien après le 19 mars 1962. Ils pointent notamment les massacres de harkis, les attentats du FLN ou encore la fusillade de la rue d’Isly le 26 mars, à Alger. Ces dates répondent en fait à l’opposition des mémoires par catégorie: appelés, pieds-noirs, harkis, immigrés, leurs enfants et petits-enfants.
Eh bien il était temps !! On rend hommage à tous et à n’importe quoi depuis quelques décennies et nos appelés qui sont allés en Algérie et qui ont été tous traumatisés par ce qu’ils ont vécu et surtout vu ont été oubliés. Tous ces hommes qui n’ont jamais osé en parler ou même faire une demande d’indemnisation n’ont pas été reconnus pour leur patriotisme et leur courage. En partant ils ne savaient pas ce qui les attendait, l’horreur d’une guerre n’était pas encore retenue puisqu’elle a été considérée comme un maintien de l’ordre suite aux événements d’Algérie seulement en 1999. Cela a permis aux harkis et mogzanis de pouvoir également être indemnisés. Les français du contingent ont rarement demandé des droits à reparation.