Si, au moment où nous écrivons ces lignes, aucune revendication n’a été encore faite, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a qualifié l’explosion de «vil attentat». Le lieu a son importance: la rue Istiklal, où a eu lieu l’explosion, avait déjà été la cible d’une campagne d’attentats islamistes en 2015-2016. Toutefois, lundi matin, le ministre de l’intérieur turc a annoncé l’arrestation de plusieurs personnes. Il a aussi accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d’être à l’origine de l’attentat.
Des images montrant une femme avec un sac à dos juste avant l’explosion
Dimanche 13 novembre, dans l’artère commerçante et très fréquentée d’Istiklal au cœur d’Istanbul, une puissante explosion a retenti selon les médias turcs. Ils rapportent aussi, qu’en fin de soirée, le ministre de la santé Fahrettin Koca a annoncé que «42 blessés [étaient] toujours hospitalisés, dont cinq en soins intensifs, deux dans un état critique». Dans une intervention à la télévision, le président Erdogan a déclaré que «les auteurs de ce vil attentat seront démasqués ; que notre population soit sûre que les auteurs seront punis». Il a ajouté que «les tentatives de piéger la Turquie et la nation turque dans la terreur ne pourront atteindre leur but ni aujourd’hui ni demain, pas plus que cela n’a été le cas hier».
Une caméra de surveillance a filmé la scène qui a précédé l’explosion. On y voit une femme voilée portant un sac à dos. Bekir Bozdag, le ministre de la justice a ensuite évoqué que le sac a été déposé sur un banc par «une femme [qui] s’[y] est assise pendant 40 à 45 minutes et, quelque temps après une explosion». «Toutes les données sur cette femme sont actuellement en cours d’examen», a-t-il poursuivi, estimant que «soit ce sac contenait un minuteur, soit quelqu’un l’a activé à distance».
La crainte d’autres explosions
L’attentat a eu lieu à 16 heures, heure d’Istanbul, au moment où la foule est très dense dans la rue commerçante de Istiklal. Toutefois, un important cordon de sécurité a été mis en place, empêchant les médias de s’approcher du lieu de l’attaque, non pas pour entraver leur travail mais par crainte d’autres explosions. Les images que l’ont peut voir de ce drame sont essentiellement issus des réseaux sociaux. Elles montrent des ambulances, des camions de pompiers ainsi que des forces de police présentes sur place. Dans une vidéo postée en ligne, on peut voir l’explosion accompagnée d’une puissante détonation avant que les passants ne prennent la fuite.