Il n’y a qu’une différence de sémantique entre le texte porté par la macronie et celui des mélenchonistes. «Nul ne peut porter atteinte au droit à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception»: à la différence du texte des députés macronistes, celui de LFI mentionne également la contraception. C’est un «corollaire», a fait valoir leur cheffe de file Mathilde Panot, car «généralement, on attaque les droits à la contraception quand on veut s’attaquer à l’IVG». Si ce n’est, qu’en France, personne n’attaque le droit à l’IVG et encore à celui de la contraception.
Un combat essentiel détourné par des politiciens assoiffés de lumière médiatique
On voit bien, aux déclarations des élus LFI, qu’il ne s’agit pour eux que d’une énième cause sociétale destinée à mobiliser leur base la plus extrême. Par exemple, Mathilde Panot a également défendu la formulation « nul ne peut porter atteinte », plus « inclusive » que celle de Renaissance (« Nulle femme ne peut être privée du droit » à l’IVG) au motif qu’elle n’exclut pas les personnes transgenres. Des réécritures du texte ne sont pas exclues dans l’hémicycle, les Insoumis ayant ouvert la porte à des propositions du MoDem.
La droite n’est pas opposé à l’inscription dans la Constitution de ce droit fondamental mais souhaite poser ses conditions. Aurélien Pradié, député LR, dira qu’il «faut que nous soyons assurés qu’elle ne remette pas en cause la conditionnalité de l’accès à l’IVG». La députée RN Pascale Bordes a aussi dit craindre de rendre le droit à l’IVG «inconditionnel et absolu». Toutefois, même en cas de vote positif en séance, l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution se heurte pour l’heure à l’opposition du Sénat, qui a rejeté en octobre un texte similaire à celui des mélenchonistes.
La France n’est pas les États-Unis
Il est a rappeler que toute proposition de loi constitutionnelle doit être votée dans les mêmes termes par les deux assemblées, avant d’être soumise à un référendum. Cette dernière étape pourrait être évitée s’il s’agit d’un projet de loi, venant de l’exécutif. « Nous serions prêts à le voter », a dit Mathilde Panot. Les seuls arguments de LFI, pour défendre un tel projet, est de faire valoir que ce droit essentiel qu’est le droit à l’IVG est mieux protégé quand il est inscrit dans la Constitution, se basant sur les remises en cause observées récemment aux États-Unis.
L’avenir n’est pas sûr: si le RN ou une droite catho accède au pouvoir
Quelle perte de temps et d’argent sur un sujet qui n’est vraiment pas clivant, en France personne de censé ne s’oppose au droit des Femmes à l’IVG ou à la contraception. Arrêtons de faire de la politique spectacle et au boulot, mesdames et messieurs les parlementaires.