À la surprise générale, et on imagine assez bien qu’elle est présente dans son propre camp, Marine Le Pen a changé d’avis sur un sujet qui tient particulièrement à cœur à son parti. Si, le 13 novembre, elle disait «Je ne comprends pas bien du coup à quel danger doit répondre cette demande de constitutionnalisation». Sur RTL, lundi 21, elle annonce que «finalement le Rassemblement national souhaite constitutionnaliser la loi Veil». Par conséquent, les 89 députés RN ont déposé un amendement à la proposition de loi sur l’IVG portée par la France Insoumise.
Une nécessité pour éviter la sortie des vieux dossiers
Un cadre du parti expliquera sur RTL que le RN a changé finalement d’avis pour échapper «au piège politique qui nous pendait au nez». Effectivement, c’est un sujet sensible au sein de la société et depuis plusieurs années, l’opposition, en particulier la gauche, s’évertue à déterrer le passé des députés RN, qui se sont largement exprimés contre l’avortement. Marine Le Pen avait elle-même parlé « d’avortement de confort » lors de la campagne présidentielle de 2012.
En conséquence, malgré son opposition aux textes LFI et Renaissance, Marine Le Pen propose ainsi «d’inscrire dans le préambule de la Constitution l’attachement du peuple français au droit en vigueur concernant l’IVG», par un renvoi technique à des dispositions du Code de la santé publique. Ce Code peut toutefois être modifié. Ainsi, elle tend à faire oublier bon nombre de déclarations d’élus de son camp contre l’IVG en s’invitant dans le débat à travers les amendements présentés à l’Assemblée nationale.
Des différences de fond avec LFI et Renaissance
La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée dira que «bien qu’opposée à l’allongement du délai pour recourir à une IVG à 14 semaines tel que voté il y a quelques mois», elle «considère qu’il faut préserver l’équilibre actuel et non graver dans notre texte suprême une disposition qui aboutirait à une augmentation voire à une disparition des délais et qui pourrait également remettre en cause la clause de conscience existant pour le personnel médical», affirme la député du Pas-de-Calais, reprenant des arguments contestés par Renaissance et la gauche.
je vous renvois vers ceci : Cela mettrait directement en danger la clause de conscience des professions médicales, mais aussi la liberté d’expression et d’action de toutes les personnes et associations qui œuvrent pour éviter le recours à l’avortement. Cela rendrait illégitime les conditions qui encadrent encore cette pratique, etc. Vous rendez vous compte de l’impact !!!!!