Selon des informations relayées par Le Parisien, mercredi 14 décembre, en compagnie de Jacques Monin, directeur des enquêtes et de l’investigation de Radio France, Benoît Collombat et Geoffrey Livolsi, auteurs de l’enquête «Transport aérien: soupçons de trafic d’influence dans l’armée», ont été convoqués par la DGSI en audition libre selon plusieurs sources proches du dossier.
La frontière entre enquête journalistique et divulgation du secret-défense
Les trois journalistes ont été convoqués mercredi à 10 heures car ils sont «soupçonnés d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de révélation ou divulgation d’information permettant l’identification d’un membre d’une unité des forces spéciales», selon une de ces sources. On a ainsi appris que la convocation intervient dans le cadre d’une information judiciaire ouverte après une plainte avec constitution de partie civile déposée par un ancien membre des forces spéciales dont le nom était mentionné dans leur article.
Pourtant, à en croire Collombat et Livolsi, il ne s’agissait pour eux que d’une enquête comme les autres. Celle-ci révélait que «le Parquet national financier enquête sur des soupçons de favoritisme et de trafic d’influence au sein de l’armée française. Au cœur de ses investigations: les contrats de sous-traitance du transport aérien», qui auraient donné lieu à une perquisition à l’état-major des armées. Toutefois, le problème réside dans le fait qu’elle évoquait clairement le nom d’un responsable du Commandement des opérations spéciales (COS) présenté comme étant «dans le collimateur de la justice», sans que l’on sache à ce stade si ce lieutenant-colonel est effectivement le plaignant.
«On veut nous faire taire»
Mercredi 7 décembre, sollicité pour savoir si l’enquête principale était toujours en cours, le PNF n’avait pas souhaité répondre. Contacté sur la convocation visant ses journalistes, Jacques Monin n’a pas non plus répondu dans l’immédiat. «Ces convocations sont une nouvelle tentative d’intimidation contre les journalistes enquêtant sur l’armée» a expliqué le journaliste Geoffrey Livolsi. «Est-il encore possible d’enquêter sur ce sujet sans être inquiété par les services de renseignements?» Il rappelle que son média Disclose, qu’il a co-fondé en 2018, «est aussi visé depuis un an par une enquête pour violation du secret de la défense nationale». Benoît Collombat n’a pas souhaité s’exprimer publiquement.
Que vient faire (encore !) ce satané drapeau européen sur le visuel de la DGSI. C’est pas Direction Générale de la Sécurité Intérieure ? Alors en quoi ça concerne l’Europe de Bruxelles ?
Hadrien Lemur. Je ne vois pas le drapeau de l’UE sur le visuel de la DGSI. Maintenant si vous parlez de celui qui est à côté de nos couleurs il n’y a rien d’anormal.