Âgée de 45 ans, Katia Y. a été condamnée le 6 janvier par le tribunal de Bobigny, à quatre ans de prison, pour arnaques et usurpations d’identité au préjudice de particuliers et d’administrations. Elle se faisait passer pour une tante par alliance, auprès d’enfants qui n’avaient plus de famille. Elle obtenait des informations nécessaires au transfert de l’argent dû aux orphelins par téléphone et avait gardé leurs documents d’identité.
Des arnaques en série
Profiter d’enfants ayant perdu leurs parents semble particulièrement immoral. « Quand ma mère est morte, elle nous a pris chez elle, mon frère et moi », raconte l’une des victimes, au Parisien. Avec son frère, ils sont restés vivre chez cette femme durant plusieurs années. Puis, ils ont été intégrés à des foyers jusqu’à leur majorité. Pour la justice, Katia Y. était un « tiers digne de confiance ». Elle doit 100 000 euros à la jeune fille et à son frère – 50 000 chacun -, qui devaient être remis à leur majorité. « On m’a indiqué que l’argent avait déjà été versé… Mais moi, je n’avais rien reçu ! », déclare la victime.
Âgée de 21 ans, c’est suite à la suite de sa plainte, qu’une enquête a été ouverte par le commissariat de Saint-Denis et que d’autres victimes ont été retrouvées. Parmi ces dernières, une femme de 64 ans. Elle aurait croisé Katia Y. à la sortie d’une laverie, qui lui aurait proposé son aide pour vendre un appartement. Mais en revenant de vacances, la sexagénaire s’est aperçu que ses comptes avaient été vidés et qu’elle était interdite bancaire. Elle a aussi fabriqué une douzaine de faux contrats financés pour le compte d’une association censée lutter contre l’exclusion, arnaquant l’Agence Service civique, pour plus de 60 000 euros.
Sa sœur impliquée
Durant les perquisitions, en octobre 2021, 30 000 euros ont été retrouvés dans un coffre-fort de la sœur de l’arnaqueuse. Elle serait impliquée dans une moindre mesure. Des documents d’identité d’un cadre, employé dans le nucléaire, qui a déposé plainte au commissariat de La Garenne-Colombes, ont, eux aussi, été retrouvés. « Comme souvent, les escroqueries peuvent relever de négligences ou imprudences des institutions « , affirme Me Perrine Crosnier, l’avocate des orphelins qui ont déposé plainte.
Durant le procès, Katia Y. reconnaît les faits. Elle explique qu’elle souffre d’importantes difficultés personnelles. Pourtant, ces excuses n’ont pas convaincu le tribunal. Elle est condamnée à rembourser la plupart des victimes et écope d’une amende de 10 000 euros, tout comme sa sœur qui a aussi douze mois de prison avec sursis. L’avocat de Katia Y. souhaite quant à lui faire appel, pour réduire la peine.