Déjà trois ans passés derrière les barreaux
En effet, il avait été condamné en janvier 2022 à huit ans et huit mois de prison pour «espionnage» et «propagande» contre la République islamique par un tribunal révolutionnaire. Arrêté en mai 2020 alors qu’il manipulait un drone de loisir dans un parc naturel dans le nord-est du pays, ce touriste de 37 ans a vu sa peine être annulée par la Cour suprême. Il a été blanchi de toutes les charges qui pesaient contre lui par le tribunal d’appel de la province du Khorasan Razavi, le 15 février dernier. Son président, Seyed Hossein Ahmadi Golban, s’est même «excusé auprès de son avocat» pour l’«erreur» qu’a constituée son arrestation.
Soulagé par ce verdict, Benjamin Brière, et sa famille prévenue de cette décision, attendait de sortir de prison dans la journée. Ce n’en fut rien. Pourtant, l’ordre avait été envoyé aux responsables pénitentiaires et son avocat avait même été contacté pour venir le chercher. Cependant, le jeune français ne se présentera pas à la porte de la prison Vakilabad de Machhad. Les mollahs ont estimé qu’il devra être rejugé pour les mêmes charges d’«espionnage et de propagande» contre l’État par la même cour d’appel le 12 juin prochain. Ce qui va à l’encontre du droit pénal iranien car la décision du juge supposée être définitive.
Pas de négociation avec la France
Me Mahmoud Behzadi Rad, l’avocat de Brière, dira dans une interview au site iranien Emtedadnews: «C’est la première fois que je suis personnellement témoin au sein du système judiciaire d’un cas où la chambre d’appel rend une décision et émet une ordonnance d’exécution et de libération [de mon client] et que je reçois dans le même temps une convocation en tant qu’avocat m’appelant à comparaître à nouveau devant la cour d’appel pour mon client le 12 juin prochain».
Le touriste français fait partie des sept ressortissants de même nationalité détenus en Iran et désignés par la France comme des «otages d’État» aux mains de la République islamique. En effet, elle s’est fait une spécialité d’arrêter des citoyens occidentaux sur son territoire pour mieux exercer des pressions politiques sur leur pays d’origine. Il a encore six autres français retenus sur le territoire iranien sans que l’on sache quand ils pourront rentrer chez eux.