C’est devenu ainsi une priorité dans les écoles tant sur le plan de la protection contre le harcèlement, la sexualisation précoce des enfants et leur santé compte tenu du temps passé devant les écrans.
La difficulté technique de vérifier l’âge des utilisateurs
Le grand public a découvert cette problématique avec la loi créant la Hadopi destinée à empêcher les téléchargements illégaux sur internet. Là, il ne s’agissait pas de l’âge mais du comportement sur le web. Or, immédiatement, voire même avant que le texte ne soit voté, des milliers d’outils avaient été mis à disposition des utilisateurs afin de contourner la loi. Cela ne concerne pas que la France mais tous les pays qui ont voulu réglementer l’utilisation d’internet. L’expérience a montré que c’était toujours ce dernier qui remportait la bataille. Pourtant, ici, la mesure est nécessaire. Le député Horizons Laurent Marcangeli, veut ainsi instaurer l’obligation pour les réseaux sociaux «de mettre en place une solution technique de vérification de l’âge des utilisateurs finaux et du consentement des titulaires de l’autorité parentale» pour les moins de 15 ans.
Encore une fois, techniquement, on ne voit pas comment cette mesure pourrait être mise en application. Des tentatives de ce type avaient déjà été menées pour les sites pornographiques mais sans aucun succès. Le texte prévoit, qu’en cas de manquement, une amende pourra être infligée à l’entreprise, allant jusqu’à «1 % de son chiffre d’affaires mondial». Le texte prévoit aussi «aux titulaires de l’autorité parentale» de demander la suspension du compte d’un «enfant de moins de 15 ans». De plus, le temps passé devant les écrans est aussi visé par le texte. Ainsi, un amendement a été voté par les sénateurs obligeant les réseaux d’activer «un dispositif pour contrôler le temps d’utilisation lors de l’inscription d’un mineur».
La mise en œuvre des dispositions en question
Conscients des précédents et de la rapidité à laquelle internet s’adapte aux interdictions, de nombreux sénateurs se sont interrogés sur les chances de réussite de telles mesures. De plus, il y a aussi l’intelligence des enfants face à ces outils avec lesquels ils sont nés. La CNIL note ainsi, qu’en moyenne, la première inscription à un réseau social interviendrait en moyenne vers 8 ans et demi et plus du quart des 7-10 ans se rendent régulièrement sur les réseaux sociaux.