Éviter de perdre la face… Mais à quel prix?
La colère des parlementaires est palpables de tous les côtés. L’exécutif, aidé de quelques élus de droite, a réussi donc à faire supprimer l’article 1er du texte présenté par le groupe LIOT. Pour Charles de Courson, «le déni de démocratie continue». Le gouvernement ne se tiendra pas aux onze utilisations successives de l’article 49.3, il continuera de refuser tout vote démocratique sur le texte des retraites. Le député de la Marne ajoutera que «si on veut bloquer complètement, politiquement, socialement le pays, que la minorité présidentielle continue ses manœuvres». De Courson a asséné que «l’objectif [est] « pas de vote sur l’article premier », parce qu’ils savent qu’ils seraient battus».
La suppression de l’article 1er a été voté par 38 voix contre 34. Renaissance a réussi à rallier des députés LR à sa cause. Laure Lavalette, députée RN du Var, dira: «Je suis atterrée, ça veut dire qu’on ne va pas voter sur ce texte. Honte aux LR sur ce coup-là, ils ne font que trahir leurs électeurs». En effet, par cette action, les Républicains se sont coupés des autres formations. Il y a probablement un lien à faire avec les négociations actuelles sur le projet de loi immigration qu’ils souhaitent beaucoup plus dur qu’il ne l’est actuellement.
Pas de débat sur ce vote
Les députés Nupes avaient tenté de déposer près de 2000 sous-amendements mais, là aussi, la manœuvre a été contre-productive. La présidente de la commission Fadila Khattabi a réuni le bureau en urgence. Elle a décidé de soulever l’article 41 du règlement de l’Assemblée nationale qui lui donne «tous pouvoirs pour régler les délibérations». Si le groupe LIOT réfléchit à déposer un nouvel amendement, celui-ci pourra être immédiatement bloqué par la présidente de l’Assemblée grâce à l’article 40.
Preuve un fois de plus que nous ne sommes plus en démocratie, est-on encore en république?