Jeudi 7 septembre, dans un arrêt concis et clair, les magistrats ont estimé que «l’interdiction du port de ces vêtements ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale», validant ainsi la décision de Gabriel Attal. De plus, ils viennent appuyer le fait que le port de cette tenue «s’inscrit dans une logique d’affirmation religieuse». Si la décision a été saluée par le gouvernement, elle est vivement critiquée par l’extrême gauche qui continuent ainsi sa quête du vote communautariste.
Une décision de justice sans équivoque
Pour Attal, c’est une décision claire. Il ajoutera sur X, ex-Twitter, qu’«il s’agit d’une décision importante pour l’École de la République. La vocation de l’École, c’est d’accueillir tous les élèves, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, sans discrimination ni stigmatisation». Il s’appuie ainsi sur la décision prise en référé qui stipule que l’interdiction de l’abaya «ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la vie privée, à la liberté de culte, au droit à l’éducation et au respect de l’intérêt supérieur de l’enfant ou au principe de non-discrimination». Il faut ajouter à cela que, contrairement à ce que Mélenchon, Bompard et Rousseau avaient soutenu, ce vêtement est vendu dans 90% des cas sur des sites religieux.
Cette arrêt fait suite à la saisine du Conseil d’État par l’ADM, Action Droits des musulmans. Selon cette association, la décision du ministre de l’Éducation nationale portait atteinte «aux droits de l’enfant, car elle vient viser principalement les enfants présumés musulmans, créant ainsi un risque de profilage ethnique à l’école». Théorie soutenue par La France insoumise et des élus EELV. Sandrine Rousseau avait été aussi sur le terrain du néo-féminisme qu’elle affectionne tant pour dénoncer une volonté de contrôler le corps des jeunes filles.
Une rentrée scolaire sans difficulté
Le chiffre le plus probant est celui donné par les directeurs d’établissement. Sur 12 millions d’élèves qui ont fait leur rentrée scolaire lundi dernier, il n’y a eu que 67 jeunes filles qui ont refusé de retirer leur abaya. Le ministre avait demandé que le dialogue soit mis en avant et qu’il n’y ait pas de sanction. Toutefois, Darmanin et Dupont-Moretti avaient prévu un renfort policier si les personnels des écoles se sentaient menacés et une «réponse pénale très réactive» en cas de «manquement au principe de laïcité». Aucun incident majeur n’aura été à noter finalement.