Dimanche 15 octobre, le ministre de l’Éducation nationale a souhaité un hommage national dans tous les collèges et lycées de France dès lundi. Il a insisté sur le fait qu’il ne tolérerait «aucune contestation, aucune provocation». Il ajoutera qu’«il y aura un signalement nominatif de toutes les contestations et toutes provocations». Gabriel Attal a promis «des sanctions disciplinaires et une saisine systématique du procureur de la République pour engager des poursuites». Dans le cadre de l’enquête, où l’auteur reste toujours silencieux au moment où nous écrivons ces lignes, les policiers ont relâchés les deux entrepreneurs biélorusses mais continuent d’interroger neuf autres personnes.
La plupart des suspects sont la famille proche de Mohammed Mogouchkov
Selon une source policière relayée par France Télévisions, parmi les gardés à vue figurent le principal suspect, Mohamed Mogouchkov, ses deux frères, sa mère, sa sœur, son oncle et un détenu avec qui le terroriste avait échangé quelques jours plus tôt. Selon cette même source, l’auteur des faits «refuse d’apporter le moindre élément» et se montre «provocateur» avec les enquêteurs. Les deux autres hommes relâchés dimanche soir sont des Biélorusses qui avaient embauché le principal suspect en tant que traducteur dans le cadre d’une négociation de contrat.
Le très inquiétant profil de Maxime C. dit «Hamza Bilal»
Il fait partie des suspect interrogés par les enquêteurs. Cet homme de 32 ans, incarcéré dans une prison de l’Allier, converti à l’islam radical, était en contact avec le terroriste du lycée d’Arras. Une source proche de l’enquête indiquera qu’il purge une peine notamment pour avoir encouragé des codétenus à commettre des attentats. Ils utilisaient une messagerie cryptée pour discuter ensemble. Il semble que les deux hommes ne se soient jamais rencontrés physiquement puisque Maxime C. est en prison depuis 11 ans. Il est fortement soupçonné d’avoir poussé Mohamed Mogouchkov à agir. Si le rôle du père du terroriste est central, il sera impossible de l’interroger, celui-ci résidant en Tchétchénie.
L’étonnante déclaration de Darmanin
Alors que toute la famille du terroriste est fichée S et, bien que Mohamed Mogouchkov, était suivi depuis juillet par la DGSI afin de s’assurer qu’il n’était pas armé et pour contrôler certains appels «suspects», Darmanin exclura dès samedi «la moindre faille des services de renseignements». Il ira jusqu’à dire que ses services ont été exemplaires. Dimanche, Éric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, expliquera qu’«on ne peut pas suivre tous ceux qui sont suspectés».