Une source proche du dossier, relayée par France 24, explique que «nous sommes en train de vérifier le véritable travail de terrain de quatre ressortissants français présentés comme des agents de la DGSE. Ils sont actuellement devant les enquêteurs». Côté français, le Quai d’Orsay a confirmé l’arrestation des quatre hommes le 1er décembre dernier. Il s’agirait de «fonctionnaires français, détenteurs de passeports diplomatiques et de visas» qui «étaient au Burkina Faso pour réaliser une opération de maintenance informatique au profit de l’ambassade de France».
Paris rejette les accusations d’espionnage
La même source diplomatique indique que ces hommes ont été «mis en examen le 14 décembre et transférés à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou». De plus, il a été confirmé que leurs droits ont été respectés: «le consulat général de France a pu exercer la protection consulaire et leur rendre visite». Et de conclure que «le gouvernement français prend acte des procédures judiciaires en cours, mais rejette les accusations selon lesquelles ces techniciens auraient été envoyés au Burkina Faso pour d’autres motifs que leur travail de maintenance informatique. Il demande leur retour en France sans délai».
La mission de ces techniciens étaient bien connues des autorités burkinabè. Il est reproché à ces hommes d’avoir d’avoir pris des photos de la présidence ou de détenir du matériel suspect. Pour le ministères des Affaires étrangères, les accusations contre les quatre français s’apparentent à «une manœuvre pour justifier les prises de position et les accusations des autorités contre la France».
Des relations très difficiles avec l’Afrique depuis l’arrivée au pouvoir de Macron
Concernant le Burkina Faso, l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré n’a pas arrangé les choses. En effet, la junte au pouvoir a dénoncé en mars un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises. De plus, l’ambassadeur de France, rappelé après le coup d’État de septembre 2022, n’a pas été remplacé depuis. Comme de nombreux pays africains, Ouagadougou s’est tourné vers la Russie dans le but d’une coopération militaire renforcée et la construction d’une centrale nucléaire.