Alors que ses vidéos avaient été signalées mi-février par le préfet du Gard au procureur de la République, le ministre de l’Intérieur avait demandé son expulsion du territoire vers la Tunisie. Chose faite le 22 février. Mercredi 28 février, son avocat avait déposé un «référé-liberté» pour contester l’expulsion de son client. Toutefois, le tribunal administratif de Paris a rejeté le recours de Me Samir Hamroun en estimant que «rien n’empêche l’imam de reconstituer sa cellule familiale en Tunisie».
Un mémoire de 30 pages pour justifier la décision d’expulsion de l’imam
Le conseil de Mahjoub Mahjoubi, au-delà de contester les faits qui lui étaient reprochés, avait soulevé la question de la vie de famille du religieux. Ce dernier a onze enfants dont certains ont la nationalité française. Toutefois, le tribunal administratif, dans un communiqué publié le 4 mars, relève qu’il lui appartient de «concilier les exigences de la protection de la sûreté de l’État et de la sécurité publique avec la liberté fondamentale que constitue le droit à mener une vie familiale normale». Ainsi, les magistrats estiment que «rien n’empêche l’imam de reconstituer sa cellule familiale en Tunisie».
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De manière explicite, la juridiction administrative pointe les «comportements» de Mahjoub Mahjoubi qui sont «des actes de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’État, soit des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes». En effet, selon les autorités, certains prêches de l’imam «remettent en cause les principes de la République». Elles reviennent notamment sur ses propos concernant «les drapeaux tricolores» qualifiés de «drapeaux sataniques» qui n’ont «aucune valeur auprès d’Allah». De plus, les discours sur la place des femmes dans la société et sur les juifs qualifiés de «peuple ennemi» ont aussi été pointés du doigt.
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L’avocat de l’imam a annoncé faire appel de cette décision
Alors que Darmanin s’est félicité de cette décision, expliquant que sur «sur son instruction, les services du ministère de l’Intérieur continueront, grâce à nos nouvelles lois, à lutter avec efficacité contre tous les prêcheurs de haine», Mahjoub Mahjoubi ne compte pas en rester là. Sur BFMTV, il avait indiqué: «Je vais me battre. Je vais me battre dans le pays des droits de l’Homme. Je ne vais pas me laisser faire». Ainsi, nous avons appris que son conseil, Me Samir Hamroun, a interjeté appel à l’annonce de la décision du tribunal administratif.