Pour les élus locaux, c’est un pas important vers l’indépendance de la Corse. Mais, pour nombre de représentants politiques, cette offre de Darmanin vient nier le principe d’unité de la République française.
Plusieurs territoires veulent désormais bénéficier du même statut
C’est un jeu dangereux auquel se sont livrés le duo Macron/Darmanin en acceptant le vote d’un texte à l’Assemblée corse sur le statut d’autonomie de l’île mais aussi de l’octroi d’un pouvoir normatif local. Comme il fallait s’y attendre, la Guyane, l’Alsace, le Pays basque ou encore la Bretagne n’ont pas caché leur envie de bénéficier du même statut. Le vote de mercredi dernier a été décomposé en plusieurs phases.
Tout d’abord, il a porté sur la notion de communauté corse puis la possibilité d’un pouvoir normatif octroyé aux élus insulaires. Enfin, l’idée sera de soumettre ce texte aux électeurs corses via une consultation populaire. Après trois scrutins favorables, un quatrième vote, général cette fois, a acté cette consultation en trois actes des 63 élus de l’Assemblée de Corse.
Le Parlement national aura son mot à dire
En effet, si «un boulevard» semble se dessiner pour les indépendantistes corses, il faudra que ce vote soit entériné par le Parlement. C’est la droite qui est la plus réticente à cette «découpe constitutionnelle» de la République. Malgré le soutien de Macron, il faudra que la réforme corse soit votée à l’identique par l’Assemblée nationale et le Sénat avant la réunion du Parlement en Congrès, où une majorité des trois cinquièmes sera requise. Il n’est pas sûr non plus que la gauche républicaine soit favorable à un tel projet.
Autrement dit, le macron continue à proposer des situations qui divisent les Français, il s’amuse.