Si La France insoumise avait aussi fait une annonce en ce sens, le Rassemblement national voterait avec les LR à l’Assemblée nationale. Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, a ainsi expliqué, dimanche 7 avril sur BFMTV, que son groupe parlementaire voterait «évidemment» cette motion de censure si les LR venaient à la déposer. Si elle était votée, elle pourrait faire vaciller le gouvernement Attal.
Un dérapage budgétaire «incontrôlé» depuis que Macron est au pouvoir
L’annonce du député de la Somme n’est pas sans arrière-pensée. En effet, un sondage «secret» commandés par les LR en décembre dernier donnait le Rassemblement nationale largement majoritaire en cas de législatives anticipées. Tanguy assènera, parlant du gouvernement, qu’«ils sont en train de ruiner la France». Pour lui, le pays «a besoin d’un électrochoc» et doit «mettre ce gouvernement face à ses responsabilités». Toutefois, rien a filtré sur d’éventuelles tractations entre les partis de droite sur cette motion de censure. Le RN est-il dans une position attentiste ou bien, au contraire, est-il à la manœuvre pour pousser Ciotti et Marleix à déposer ce texte?
Bardella avait déjà parlé d’un «accord» en cas de législatives anticipée
En effet, le président du Rassemblement national avait annoncé aux élus LR concernés qu’il ne présenterait pas de candidats face à eux si leur parti venait à déposer cette motion de censure. Jean-Philippe Tanguy dira sur ce point que «Jordan Bardella avait pris cet engagement pour donner du courage à ceux qui en manquent». Dans le Parisien de samedi dernier, Ciotti a posé ses conditions pour ne pas déposer de motion de censure. Il y a donc des «lignes rouges» à ne pas franchir. Il expliquera: «1. Nous refuserons toute augmentation des prélèvements obligatoires. 2. Nous refuserons catégoriquement la désindexation des retraites. 3. Les dépenses de santé ne doivent pas constituer la variable d’ajustement des errances gouvernementales».