Au-delà du changement de position de certains, devenant éligibles ou ne l’étant plus, le retour de quelques noms en haut de la liste a hérissé le poil de nombre d’élus LR. Ainsi, ils ont vu remonter respectivement à la 6ème et 7ème place Nadine Morano et Brice Hortefeux. Nos confrères de Public Sénat ont tenté de capter les réactions de différents élus Républicains mais avec très peu de succès tant le malaise est profond.
«Une grenade dégoupillée»
C’est ainsi qu’est qualifiée Nadine Morano. Une sénatrice LR, souhaitant garder l’anonymat, a expliqué que «jusqu’à hier soir, Nadine Morano n’était pas reconduite. Mais, Éric Ciotti a dû se résoudre à la garder, car c’est une grenade dégoupillée. Si on l’avait laissée dehors, elle serait partie chez Reconquête dire tout le mal qu’elle pense de nous». Alors que la commission nationale d’investiture (CNI) du parti souhaitait un équilibre entre l’expérience et un certain renouvellement, Il y a des noms qu’elle aurait beaucoup aimé voir disparaître. Cependant, des «poids lourds», comme Laurent Wauquiez, ont pesé de toute leur force pour imposer des noms ou faire remonter en position éligible d’autres personnalités. Si le trio de tête est confirmé, il est composé de François-Xavier Bellamy, de l’agricultrice Céline Imart et du général Christophe Gomart, il y a eu beaucoup de mouvements dès la 6ème place.
Tenir compte du très faible score dans les sondages
En effet, les places sont chères dans la mesure où très peu pourront siéger au Parlement européen. Créditée de 8% des voix au 30 avril 2024, la liste LR peut espérer 7 sièges tout au plus sur les 81 attribués à la France à partir de juin. Or, ce sont bien les 6ème et 7ème place qui ont été attribuées, à la dernière minute, à Morano et Hortefeux. Isabelle Le Callennec, proche de Wauquiez prend la 4ème place quand Geoffroy Didier tombe en 11ème position. La droite n’avait pas besoin de ces changements car beaucoup doutent du bien fondé de mettre de tels noms en avant. Le malaise est tel que nos confrères de Public Sénat ont essuyé un grand nombre de refus afin de répondre à leurs questions par des sénateurs très habitués à la scène médiatique. Autre signal fort pour la direction du parti: Gérard Larcher et Bruno Retailleau se sont abstenus lors du vote à la CNI pour valider cette liste.