En effet, cela fait déjà plusieurs mois que les tensions sont à leur comble entre les deux hommes, tout deux appartenant à la ligne dure du parti au pouvoir, sur fond de succession à la tête du pays. Neuf corps ont été retrouvés dans les débris dont celui du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian. L’annonce de la mort du chef d’État iranien a suscité une vague de réactions positives dans les rues de Téhéran.
Les médias officiels soulignent l’état défectueux de l’hélicoptère
L’appareil incriminé est un hélicoptère américain Bell 212. Il a effectué son premier vol en 1968 et été acquis avant 1979, c’est à dire avant la révolution iranienne qui a porté les mollahs au pouvoir. Un agent iranien expliquera qu’«à l’époque, les 212 et 412 étaient les meilleurs appareils». Et d’ajouter: «Mais après les sanctions de 2008, les pièces sont devenues trop chères, donc moins remplacées». Si l’Iran a un discours extrêmement belliqueux envers de nombreux pays occidentaux ou au Moyen-Orient, le matériel militaire est jugé lourdement obsolète par les spécialistes. Emmanuel Razavi, spécialiste du Moyen-Orient, expliquera que «cette crise affaiblit énormément le régime. Le peu de budget accordé à la défense part dans les programmes balistiques et nucléaires, souvent au détriment du reste».
Des accusations contre Israël très vite abandonnées
Si des groupes terroristes comme le Hezbollah et le Hamas ont voulu diffuser de fausses affirmations concernant une possible implication de l’État hébreu, ils seront pris de court par les officiels iraniens. Emmanuel Razavi indiquera que «même si absolument personne ne peut affirmer quoi que ce soit à ce stade, tout le monde a en tête les rapports extrêmement compliqués ces derniers mois entre Ebrahim Raïssi et l’ayatollah Khameinei». L’hypothèse la plus probable, s’il ne s’agit pas d’un simple accident, serait un «règlement de compte entre Raïssi et Khamenei». Néanmoins, le régime a une autre inquiétude bien plus grande que le conflit entre Israël et le Hamas: comment gérer la rue iranienne après la mort soudaine du président et l’implication probable de l’ayatollah Khameinei?