Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma (CNC), est jugé vendredi 14 juin, devant la cour de Nanterre, pour avoir sexuellement agressé son filleul, en août 2020.
Symbole d’impunité des violences sexuelles dans le milieu du cinéma
Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma (CNC), est jugé vendredi 14 juin, devant la cour de Nanterre, pour avoir sexuellement agressé son filleul, en août 2020. Le garçon a déposé plainte en février 2021. Dominique Boutonnat est devenu un symbole d’impunité des violences sexuelles dans le milieu du cinéma.
Dominique Boutonnat aurait embrassé son filleul de force et l’aurait agressé sexuellement durant un séjour sur l’île de Kéa, en Grèce, en août 2020. Au moment des faits, l’homme était âgé de 52 ans, la victime présumée de 21 ans. Il est jugé uniquement pour agression sexuelle, le parquet ayant écarté la qualification de tentative de viol, jugeant les faits suffisamment caractérisés pour qu’un procès se tienne.
Il est en état de choc post-traumatique
Dans la nuit du 3 au 4 août 2020, l’homme, qui était ivre et son filleul, sont allés prendre un bain de minuit dans la piscine de la villa. L’accusé aurait décidé de prendre le jeune homme en photo, tout en lui faisant des compliments et en le prenant dans ses bras. Après être allé dans sa chambre, il se serait allongé sur lui, aurait tenté de l’embrasser, le masturber et lui imposer une fellation. Il aurait recommencé le lendemain en entrant dans la salle de bain où il se trouvait et en essayant de nouveau de l’embrasser de force.
Le jeune homme raconte qu’il a perdu 10 kilos après les faits et qu’il a songé au suicide et à la scarification, d’après l’AFP. Il est en état de choc post-traumatique, selon le psychiatre qui l’a reçu. Quant au patron du CNC, il parle « baisers consentis » et de « gestes d’affection » et affirme s’être arrêté quand il a senti que le jeune homme était mal à l’aise. Bien qu’il soit mis en examen pour « tentative de viol », depuis février 2021, il a été reconduit à la tête du CNC en juillet 2022.
La CGT-Spectacle a appelé à sa démission en octobre 2022 et le collectif 50/50, qui milite pour l’égalité et la diversité dans le cinéma, s’inquiète sa reconduction. Enfin, Judith Godrèche, actrice et militante contre les violences sexuelles dans le milieu du cinéma, demande le retrait de ses fonctions devant le Sénat.