Cependant, situation inédite sous la Vème République, le gouvernement démissionnaire devra continuer de gérer «les affaires courantes». Alors que la République française est fondée sur la séparation des pouvoirs, l’exécutif et le législatif vont être dans les mains des mêmes personnes. Macron assume et dit toujours attendre une «coalition» de la part des nouveaux députés.
Une situation qui pourrait durer jusqu’en septembre
Il l’avait annoncé la semaine dernière, mais après avoir refusé la démission d’Attal, la nomination du prochain locataire de Matignon pourrait avoir lieu après les Jeux Olympiques, soit début septembre. Cependant, une nomination des plus importantes doit avoir lieu jeudi 18 juillet: celle du président de l’Assemblée nationale. Pour avoir le plus de voix dans son camp, le chef de l’État a donc décidé d’accepter la démission du Premier ministre mais en le chargeant de s’occuper des «affaires courantes». Macron a fait savoir que «la responsabilité de la majorité sortante, c’est de mettre une proposition sur la table en vue d’une coalition majoritaire ou d’un large pacte législatif. Il faut travailler sur les axes programmatiques autour de la préservation des acquis économiques, l’accent sur une réponse régalienne forte, des mesures en faveur de la justice sociale».
Du temps aussi pour négocier avec la droite
On le disait fini mais c’est pourtant bien Emmanuel Macron qui est aux manettes. Profitant du désordre institutionnel qu’il a lui-même initié, il continue ainsi de diriger le pays, faisant fi du résultat des élections, et profite de ce vide constitutionnel pour gagner du temps et négocier avec la droite une future alliance. Contrairement à Olivier Marleix, Laurent Wauquiez, nouveau président de la Droite républicaine, ex-LR, est beaucoup plus ouvert aux négociations avec la macronie que ne l’était son prédécesseur.
Le RN a été mis hors course par les partis, la gauche s’est suicidée en acceptant une alliance avec LFI, Renaissance a sauvé son groupe parlementaire grâce à des alliances de second tour pour faire «barrage au RN». C’est donc le quatrième groupe, la Droite républicaine, qui est en passe de réaliser un véritable hold-up si elle parvient à finaliser ses négociations avec Macron.