L'utilisation des drones est «une nouvelle tendance chez les complices des détenus» ©AdobeStock
Les prisonniers parviennent ainsi à se faire livrer ce qu’ils veulent et n’hésitent pas à faire appel à d’excellents pilotes afin d’être livrés à leur fenêtre. Dans d’autres cas, les livraisons se font dans la cour du centre de détention. Ces nouvelles pratiques inquiètent les services pénitentiaires qui font appel désormais à la brigade anti-aérienne. Celle-ci tente de les repérer avec à ses propres drones.
Téléphones portables, drogues, nourriture, etc.
Pour le responsable de la brigade anti-aérienne de Moselle, Stéphane Léonard, il s’agit bien d’«une nouvelle tendance chez les complices des détenus». Ne parlant que du centre pénitentiaire de Metz Queuleu, il ne compte pas moins de cinq drones interceptés depuis janvier. Il est question d’engins sophistiqués pouvant transportés des objets jusqu’à 300g. Il expliquera qu’avec sa brigade, «nous essayons de détecter cette menace grâce notamment à nos propres drones qui sont équipés de caméras». Cependant, repérer et brouiller les communications entre un drone de ce type et son propriétaire demande l’intervention de neuf télépilotes de la police nationale de Moselle, les seuls à être formés pour une telle mission.
Extrêmement dangereux si l’appareil est utilisé par un amateur
Depuis ces cinq dernières années, le phénomène explose. Le major Stéphane Léonard explique qu’«il a fallu s’adapter à la démocratisation des drones pour tout un chacun. Selon un rapport du Sénat, on en comptait 400.000 en 2017, on est à plus de trois millions aujourd’hui. Parmi tous les propriétaires, il y a forcément des personnes malveillantes». Le major Léonard insiste aussi sur le risque que peut représenter un drone. «Le milieu de gamme peut peser presque un kilo, le poids d’une boule de pétanque. Imaginez s’il est mal commandé et qu’il tombe sur quelqu’un ? Ou alors qu’il vienne heurter un hélicoptère du SAMU ? C’est extrêmement dangereux s’il est utilisé par quelqu’un qui ne sait pas le piloter». Au-delà des risques énoncés par le policier, les surveillants pénitentiaires craignent aussi que certains détenus ne se fassent livrer des armes afin de s’évader.