Si Bernard Cazeneuve est nommé à Matignon, le RN promet qu’il ne lui opposerai pas «automatiquement» une motion de censure

Ainsi, lundi 2 septembre, le président du RN, Jordan Bardella, a déclaré que si Cazeneuve devait retourner à Matignon, il ne se verrait pas «automatiquement» opposer une motion de censure. L’Élysée voulant éviter ce schéma, cette déclaration peut considérablement influer le choix du président de la République pour la nomination de son prochain Premier ministre.

Le Rassemblement national est écouté sur certains points

Écartés immédiatement de la liste des potentiels locataires de Matignon, Jordan Bardella et Marine Le Pen n’avaient de cesse de rappeler qu’ils représentaient 11 millions d’électeurs Français. Pourtant, Emmanuel Macron avait répété qu’il ne voulait pas gouverner avec les extrêmes, mettant ainsi sur un même plan La France insoumise et le Rassemblement national. Cependant, il ne peut pas ignorer les 142 députés qui portent les couleurs du RN (126) et celles des députés LR qui ont rejoint Éric Ciotti (16). Par conséquent, il y a le discours public et les comptes réalisés en interne à l’Élysée. Il n’est pas possible d’écarter ainsi les prises de position du RN ni des LR.

La censure votée pour tout gouvernement issu du NFP

«Nous voterions la censure de tout gouvernement issu d’une gauche qui fracturerait le pays», avait ainsi déclaré Jordan Bardella. Marine Le Pen avait dit, à sa sortie de l’Élysée que «le groupe RN censurera tout gouvernement où des LFI et des écologistes auraient des responsabilités ministérielles». Mais, le nom de Bernard Cazeneuve a assoupli le discours. Sébastien Chenu avait commenté cette hypothèse en indiquant que «la France est confrontée à des problèmes absolument insupportables, on a un mur budgétaire qui arrive, je ne suis pas sûr que Bernard Cazeneuve soit un magicien». Mais, interrogé sur une possible motion de censure, Laurent Jacobelli avait reconnu sur France Info qu’«elle ne serait pas automatique». Et d’ajouter qu’«on pourrait le censurer si le programme amenait la France dans le mur».