Réforme de l’AME: la ministre de la Santé s’y oppose fermement, le Sénat lui rappelle que « c’est le Parlement qui décidera »

Avec le gouvernement Barnier, l’Aide Médicale d’État (AME) a été un des premiers dispositifs dans le viseur de Matignon. Si le gouvernement a annoncé le gel de la hausse de son budget dans la prochaine loi de finances, des élus voudraient aller plus loin. Comme l’a rappelé Gérard Larcher sur le plateau de CNews, jeudi 17 octobre, il ne s’agirait que d’entériner ce qui avait été décidé au Parlement mais entièrement censuré par le Conseil constitutionnel. Ainsi, l’AME deviendrait une Aide Médicale d’Urgence. Toutefois, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, s’y oppose formellement. Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine, estimera entendre les positions de la ministre mais que le Parlement «votera ce qu’il veut».

Reprendre les éléments du Sénat censurés par le Conseil constitutionnel

En effet, mercredi 16 octobre sur la chaîne Public Sénat, Roger Karoutchi a rappelé que les sénateurs, majoritairement de droite, voudraient aller plus loin que le gel du budget de l’AME pour voter à nouveau l’Aide Médicale d’Urgence (AMU). Comme l’a indiqué Gérard Larcher face à Sonia Mabrouk, le Conseil constitutionnel avait censuré la loi votée en janvier 2024 pour de conditions de forme. Véritable opposante à ce projet, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a admis que «quelques lignes peuvent bouger» d’un point de vue budgétaire sur l’AME mais que le «cadre général ne changera pas». Le sénateur des Hauts-de-Seine lui répondra : «La ministre de la Santé dit ce qu’elle veut, le Parlement votera ce qu’il veut, c’est ça la vie aujourd’hui».

Mieux maîtriser l’immigration pour mieux maîtriser les dépenses de santé

C’est, en substance, ce que va expliquer Roger Karoutchi au micro de nos confrères de Public Sénat. Se fiant aux chiffres qui indiquent que les bénéficiaires de l’AME sont passés de 327.000, en 2015, à 450.000, en 2023, le sénateur souhaite que le gouvernement «maîtrise mieux l’immigration». Il ajoutera: «Si le recours à cette aide augmente, c’est qu’on laisse augmenter le nombre de clandestins sur le territoire national. Si on a moins d’immigration, on aura par définition moins de bénéficiaires». Seule véritable inquiétude de Roger Karoutchi: que le texte présenté soit une nouvelle fois censuré par le Conseil Constitutionnel.