À chaque crise, des cadres de gauche expliquent que c’est la fin de l’union. Nous l’avons vu avec la Nupes et nous sommes peut-être en train de la voir avec le Nouveau Front populaire. Pourtant, le parti de Mélenchon s’est montré plus outrancier que jamais depuis le 7 octobre avec un discours contre les institutions républicaines et pour l’antisémitisme complètement décomplexé. Jusqu’à présent, cela ne semblait pas beaucoup déranger les socialistes ou les communistes. Les écologistes sont considérés comme une subdivision des insoumis à la vue de leur proximité et du rôle de Marine Tondelier lors des législatives de cet été. Pourtant, ici, c’est bien Jean-Luc Mélenchon lui-même qui alerte d’une probable scission au sein du cartel des gauches.
L’isolement du NFP est de plus en plus fort
La ligne choisie par Mélenchon, l’islamo-gauchisme, semble peut-être avoir atteinte ses limites. Dans une France plus fracturée que jamais mais qui se retrouve, tous sondages confondus, sur des thèmes comme l’insécurité et l’immigration, faire passer les groupes terroristes pour des populations opprimées et les Occidentaux pour les méchants ne semblent plus très bien fonctionner. Ainsi, le parti socialiste chercherait une porte de sortie afin de ne pas garder la marque de la trahison à vie sur le fronton de sa porte. Dernière fronde en date contre la République, la proposition de loi LFI d’abolir le délit «d’apologie du terrorisme». Les insoumis dépassent ici largement le cadre de l’antisémitisme pourtant assumé pour s’attaquer à toutes les victimes d’actes terroristes. Ainsi, Mélenchon reproche à Olivier Faure et à Karim Bouamrane de chercher des alliances au-delà de l’extrême gauche. Il accuse le PS de «tendre la main» à de nouveaux alliés potentiels.
L’abolition du délit d’apologie du terrorisme est la goutte d’eau
Face caméra, il ne sera question que des conditions «d’une non-censure» si le gouvernement Barnier venait à être renversé. Celui qui se lancera dans ce débat en premier n’est autre que Boris Vallaud. Dans l’émission Questions politiques, sur France Inter, il a dit vouloir «reprendre le fil» de ce que «les groupes du Nouveau Front populaire» à l’Assemblée et au Sénat avaient «commencé à faire à la mi-août en disant “nous sommes prêts à des compromis texte par texte, nous sommes prêts à discuter des priorités de politique budgétaire”». De plus, sur Radio J, c’est Karim Bouamrane qui a déclaré vouloir la création d’un «gouvernement technique» si l’actuel venait à tomber. Il invitera aussi ses alliés «insoumis, écologistes, socialistes» ou encore électeurs de gauche à «se détacher de Mélenchon». Il accuse le leader de l’extrême gauche de n’être que dans «l’incantation» et de semer «le chaos».