Les dissensions sont bien présentes depuis les débuts de la Nupes. Alors que cette alliance entre les cartels de gauche avait pris fin, elle renaîtra de ses cendres après le 1er tour des élections législatives anticipées du 30 juin dernier. Cette union, appelée désormais le Nouveau Front populaire, se voulait plus large, intégrant aussi le NPA et Génération.s, et se disait prête à gouverner. Mais les premières déchirures apparaissent dès le soir du second tour, le 7 juillet, avec la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon. Les évènements du 7 octobre, avec l’attaque des terroristes du Hamas contre Israël, seront aussi une source de conflit entre LFI et les autres partis de gauche, le PS en tête. Depuis lundi, alors qu’Emmanuel Macron consulte les responsables de partis, hormis le RN et LFI, les forces de gauche semblent plus diviser que jamais sur la conduite à suivre pour former un nouveau gouvernement.
Les socialistes bien décidés à se séparer des insoumis
Olivier Faure, contesté au sein du PS justement pour son refus de prendre ses distances avec LFI jusqu’à présent, a bien senti qu’il y avait, avec les consultations de l’Élysée, une carte à jouer pour se séparer, enfin, du joug de Jean-Luc Mélenchon. Ainsi, il demandera au chef de l’État d’inviter aussi les Écologistes et les communistes à la table des négociations. Le calcul est simple: pour éviter le vote d’une motion de censure, il faut 289 députés. Or, en unissant les voix de la gauche hors LFI, de LIOT, des LR et du bloc central, on obtient 299 députés. Par conséquent, en cas de pacte de «non-censure», le prochain gouvernement n’aurait pas à utiliser le 49.3 et donc ne s’exposerait pas à la censure de l’Assemblée.
Sans les insoumis, les socialistes sont enfin audibles
Mélenchon ne manquera pas d’attaquer ses alliés parlant de trahison, lui qui n’attend que la démission du président de la République. Des voix à gauche, tous partis confondus, s’élèvent pour répondre aux leader de l’extrême gauche. Le PS joue quasiment à jeu égal avec LFI à l’Assemblée avec 66 députés contre 71 pour les insoumis. Mais, contrairement aux mélenchonistes, le PS est présent au Sénat et dirige des grandes villes. Mélenchon se demande ainsi s’ils se rendent compte «de la contre-performance de ce qu’ils font? Emmanuel Macron les instrumentalise et gagne des points à chaque heure qui passe», dira-t-il durant son meeting lundi soir en Ille-et-Vilaine. Et d’ajouter que «si le NFP est détruit par le ralliement à Macron de nos partenaires, on sait ce que ça nous coûtera. On a besoin que le NFP se maintienne». Car, oui, désormais le rapport de force s’est inversé et c’est bien LFI qui a besoin du PS dorénavant et non plus l’inverse.