Alors qu’il n’est Premier ministre que depuis vendredi dernier, François Bayrou aurait-il commis son premier faux pas? N’ayant toujours pas formé de gouvernement mais, surtout, ne s’étant pas rendu à Mayotte malgré les destructions historiques produites par le cyclone Chido, le locataire de Matignon a préféré prendre un jet privé de la République pour se rendre au conseil municipal de Pau. Il a en effet expliqué qu’il resterait le maire de la commune béarnaise tout en étant le chef du gouvernement. Cette décision a été très vivement critiquée par la classe politique.
Le Conseil municipal de Pau plutôt que les sinistrés de Mayotte
Depuis lundi soir, les critiques fusent de toutes parts. À peine nommé à Matignon, François Bayrou avait annoncé vouloir rester le maire de Pau. Parmi ses proches, certains expliqueront qu’il craint de ne pas conserver son poste très longtemps et veut pouvoir continuer à exercer une activité politique après son éventuelle éviction de l’exécutif. L’information a été confirmée par son premier adjoint, Jean-Louis Peres, qui dira sur France Bleu qu’il est effectivement «souhaitable» que François Bayrou conserve son mandat de maire de Pau afin de «résoudre les questions que se posent les Français» avec «du très concret». Pourtant, celui-ci aurait dû assister au conseil interministériel de crise sur Mayotte, comme le précise nos confrères du Figaro. Toutefois, se trouvant à Pau, il se résoudra à le faire en visioconférence.
Utilisé un Falcon de la République pour se rendre à un conseil municipal
L’idée d’un Premier ministre «à mi-temps» a rapidement fait son chemin. Du RN aux insoumis, la plupart des élus ont repris cette rhétorique. Pour rappel, ses prédécesseurs comme Édouard Philippe, Jean Castex ou Jean-Marc Ayrault avaient laissé leur place de maire à leur suppléant. Le député RN Guillaume Bigot a asséné: «Manque de Pau pour Mayotte, nous avons un Premier ministre à mi-temps». Son collègue socialiste Arthur Delaporte a déploré une décision «indigne et irrespectueuse». Quand la députée de la Somme, Zahia Hamdane, a insisté sur le fait que Mayotte était «dévastée» mais «pas le début d’une once de gouvernement (…) loi spéciale à l’Assemblée nationale et petit tour en jet à Pau pour Bayrou».