La justice vient une nouvelle fois de choquer l’opinion publique par une décision incompréhensible. Jeudi 30 janvier, la Cour d’assises du Pas-de-Calais a acquitté Ludovic, accusé d’avoir sauvagement agressé Jérôme Warmel en 2017. Ce dernier avait succombé à ses blessures deux jours plus tard, mais l’absence d’un lien direct établi par le médecin légiste entre l’agression et son décès a permis à l’accusé de ressortir libre. Ce verdict a provoqué l’indignation des proches de la victime. «Ce qu’il s’est passé au tribunal n’est pas normal», dénonce Céline, la sœur de Jérôme Warmel. Le drame remonte à août 2017, alors que Jérôme rentrait chez lui à Boulogne-sur-Mer. Pris à partie par deux individus, il est violemment roué de coups. Il décédera de ses blessures après avoir été filmé par ses agresseurs.
Une agression sauvage diffusée sur les réseaux sociaux
«Il l’a frappé au visage, puis l’a achevé au sol avec des coups de pied dans la tête», décrit Céline, encore sous le choc. L’agresseur, mineur à l’époque, aurait même filmé la scène et partagé la vidéo sur Snapchat en écrivant: «Scène de crime, il fait le mort ce bâtard». Malgré la violence des faits et l’élément accablant que représentait la vidéo, Ludovic a été relâché après deux ans de détention provisoire. Il a ensuite été condamné pour menace de mort sur une personne dépositaire de l’autorité publique. Mais cela n’a visiblement pas suffi à convaincre la Cour d’assises de son caractère dangereux. Après sept années d’attente, la décision judiciaire est tombée comme un couperet. Ludovic a été acquitté au motif que le lien entre l’agression et le décès n’était pas suffisamment établi. «Il n’a même pas été condamné pour des violences simples. Il est reparti libre du tribunal, alors qu’un homme est mort ! Quel message envoie-t-on? Que l’on peut agresser des gens à mort sans risquer de sanctions ?», s’indigne Me Rangeon, avocat de la famille Warmel.
La famille espère que le parquet fera appel
Cette décision d’acquittement intervient alors même que le procureur général avait requis six ans de prison contre Ludovic. «On avait un témoin qui a vu les coups de pied, une vidéo où l’agresseur parle de scène de crime. Il s’est acharné sur mon frère et ressort libre, comment est-ce possible ?», s’indigne encore Céline. L’affaire pourrait toutefois ne pas en rester là. «Il y a huit chances sur dix que le procureur fasse appel», assure Me Rangeon. Si l’appel est confirmé, Ludovic pourrait être de nouveau jugé, mais en attendant, il reste un homme libre. «Comment faire confiance à la justice après une telle décision ?», s’interroge Céline. Ce nouvel exemple de laxisme judiciaire ne fait qu’alimenter la colère grandissante des citoyens face à des juges qui semblent de plus en plus déconnectés des réalités et des attentes des victimes.