Éric Piollle «viré» de tous les groupes de communications des Verts: Marine Tondelier ne le supporte plus

Le maire de Grenoble paye son ostracisme et ses déclarations à l’emporte-pièce sur la sécurité. Comme Sandrine Rousseau, mise à l’écart du parti mais n’existant que pour les médias, Piolle est désormais dans le viseur de la direction des Écologistes. Mercredi 19 février 2025, une tension notable a émergé au sein des Verts, opposant le maire de Grenoble, Éric Piolle, à la secrétaire nationale, Marine Tondelier. Selon le journal L’Opinion, l’édile isérois a découvert qu’il avait été exclu de la majorité des groupes WhatsApp du parti, avec la notification: «Tondelier Marine vous a supprimé.e».

L’écologie ne doit pas être associée au trafic de stupéfiant

Le laxisme assumé du maire de Grenoble en matière d’insécurité, et surtout dans la lutte contre le narcotrafic, n’est pas du tout du goût des Écologistes. La direction du parti sait que cette question devient une préoccupation majeure pour près de 80% des Français, dont près de deux tiers des électeurs de gauche en moyenne. L’exclusion de Piolle serait liée à sa candidature au poste de porte-parole du mouvement. Il a exprimé ses préoccupations en déclarant: «Tondelier veut m’empêcher d’exposer cette candidature. Tenter de faire en sorte que je n’ai pas les 329 soutiens réglementaires pour pouvoir me présenter, occulter nos divergences sur le poste de porte-parole, et transformer ainsi l’élection poste par poste au suffrage direct de tous les écologistes par un scrutin bloqué de liste de personnes adoubées par Marine elle-même».

Marine Tondelier en position de force

En réponse aux accusations de Piolle, l’eurodéputé David Cormand, proche de Marine Tondelier, a minimisé l’incident, le qualifiant de «procédure de désignation collective». Et d’ajouter: «On accepte le fait que son nom ne puisse pas être retenu sur la liste finale». Il a aussi expliqué qu’«en voulant être porte-parole à tout prix, Éric a fait un choix personnel. Créer un duel avec Marine à partir de là et ouvrir le feu sur le quartier général pour exister médiatiquement, ce n’est pas correct». Éric Piolle a réagi en exprimant sa déception face à la gestion de la situation. «Je déplore cette manière d’étouffer le débat et cette façon d’éjecter ceux qui porteraient des nuances sur la meilleure stratégie pour grandir ensemble et faire grandir l’écologie politique», estimera le maire de Grenoble.

Ce conflit interne a suscité des réactions parmi les membres du parti. Certains d’entre eux ont même comparé cette situation à une «purge digne de LFI», soulignant les méthodes autoritaires perçues au sein de la direction du parti. Ce différend met en lumière les fractures internes au sein des Écologistes, notamment entre les partisans de Marine Tondelier et ceux d’Éric Piolle, qui restent peu nombreux. À deux mois du congrès du parti prévu en avril, ces tensions pourraient avoir des répercussions sur l’unité et la direction future du mouvement écologiste en France.