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Bruno Retailleau ©Capture d'écran Europe 1
Pour le ministre de l’Intérieur, la «Force frontière» est une réponse à l’immigration illégale. À l’issue du comité interministériel sur l’immigration qui s’est tenu mercredi 26 février, le Premier ministre François Bayrou a annoncé la généralisation de ce dispositif à l’ensemble du territoire français. Il répond ainsi positivement aux attentes de Bruno Retailleau. Expérimentée depuis juin 2023, la force frontière vise à mutualiser les contrôles pour lutter contre l’immigration illégale.
Bruno Retailleau cherche des solutions pour protéger les frontières
Systématiquement retoqué par le Conseil constitutionnel ou le Conseil d’État, tous deux entre les mains des socialistes, le ministre de l’Intérieur tente de trouver la parade pour protéger la France de ce que le Premier ministre a appelé «la submersion migratoire». Ainsi, la «force frontière» regroupe la gendarmerie, la police, les douanes, et peut faire appel à des réservistes et à la force Sentinelle. Initialement testée à la frontière franco-italienne avec 270 agents, cette initiative a montré des résultats prometteurs.
Le Premier ministre a souligné que ce dispositif permet une surveillance accrue et une meilleure coordination entre les différentes forces de sécurité. La France n’est pas le seul pays à renforcer ses contrôles frontaliers. L’Allemagne, l’Autriche, et l’Italie ont également rétabli des contrôles temporaires en réponse à des menaces terroristes et à une augmentation des flux migratoires. Le Parlement européen a révisé les règles de contrôle aux frontières extérieures de l’UE en avril 2024, soulignant la nécessité d’une approche coordonnée pour lutter contre l’immigration illégale.
Un contexte d’attaques terroristes qui nécessitent de nouveaux dispositifs
La décision de généraliser la «force frontière» intervient dans un contexte de pression migratoire accrue et d’instabilité géopolitique. L’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse par un Algérien en situation irrégulière a également poussé le gouvernement à durcir sa position. François Bayrou a insisté sur la nécessité de renforcer les contrôles pour garantir la sécurité nationale. Cette généralisation n’est pas une nouveauté. En effet, l’ancien Premier ministre Michel Barnier avait déjà annoncé cette mesure lors d’un déplacement à Menton et Vintimille en octobre 2024.
La coopération avec les autorités italiennes a permis de démanteler plusieurs réseaux de passeurs et d’interpeller des migrants en situation irrégulière. Bruno Retailleau voit dans la généralisation de la «force frontière» une réponse ferme du gouvernement français face à l’immigration illégale. Cependant, des interrogations subsistent quant à son efficacité réelle et sa conformité avec les principes de libre circulation au sein de l’UE.