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Un père de famille marocain a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Val-d’Oise pour des actes de torture et de barbarie envers sa femme et ses enfants. Les faits, survenus entre 2016 et 2020 à Bouffémont, ont été qualifiés de «supplice de la clé» et d’actes dégradants, portant atteinte à la dignité humaine. L’homme, surnommé «le geôlier» ou «le tyran domestique» durant son procès, n’a reconnu qu’une infime partie des violences. Son ex-épouse, reconnue coupable de non-dénonciation de crime, a écopé de 4 ans de prison avec sursis probatoire renforcé, assortis d’obligations de formation, de soins et de responsabilité parentale.
Une théorie du complot écartée par les juges
En effet, la cour a écarté la théorie du complot familial avancée par l’accusé et a confirmé la gravité des faits dénoncés par les enfants. La défense de l’accusé a salué une décision «correcte et juste», bien que l’avocate générale ait requis 30 ans de réclusion. Le procès a révélé des détails glaçants sur les tortures infligées aux enfants. Le père utilisait une clé pour infliger des plaies récurrentes aux doigts de ses enfants, un acte qualifié de torture par la cour. Il badigeonnait également ses enfants d’excréments, un acte jugé barbare et destiné à provoquer une souffrance psychologique intense. L’un des épisodes les plus choquants concerne l’aînée des enfants, forcée de manger des gâteaux jetés dans les toilettes, avant que son père ne lui frotte la bouche avec la brosse des WC. Ces actes ont été décrits comme des atteintes graves à la dignité humaine, ajoutant une peur constante à la douleur physique endurée par les enfants.
Des actes de tortures et de barbarie qui ont duré des années
L’accusé, Saïd A., 44 ans, a été jugé pour des actes commis sur trois de ses quatre enfants, âgés de 9 à 14 ans au moment des faits. La cour a souligné que les violences étaient récurrentes et systématiques, créant un climat de terreur au sein du foyer. L’accusé n’a admis qu’une partie des violences, qualifiant ses actes de simples tapes ou coups de pied. L’ex-épouse de l’accusé, Myriam E., a été condamnée pour ne pas avoir dénoncé les crimes commis sous son toit. Elle devra suivre un stage de responsabilité parentale et se soumettre à des obligations de soins et de formation. La cour a estimé qu’elle avait une part de responsabilité dans les souffrances endurées par les enfants, même si elle n’était pas l’auteur direct des violences. Le verdict a été rendu après six heures de délibération. L’avocate de l’accusé, Me Ariane Lachenaud, a exprimé sa satisfaction quant à la décision, tout en soulignant que la peine aurait pu être plus lourde. Le parquet avait en effet requis la peine maximale de 30 ans de réclusion, en raison de la gravité des faits et de l’impact durable sur les victimes.