
Jean-Luc Mélenchon, samedi 7 septembre 2024 ©Alamy
Lors d’une conférence de presse tenue mardi dernier à l’Assemblée nationale, les députés de La France insoumise ont annoncé l’organisation d’une marche nationale contre l’islamophobie. Cette mobilisation est prévue le 11 mai prochain, à la suite du meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée de la commune de Beaucaire, dans le Gard, vendredi 25 avril.
La formation de Jean-Luc Mélenchon affirme vouloir alerter sur ce qu’elle qualifie de «climat islamophobe» qui, selon elle, prend racine jusque dans les institutions de l’État
La députée LFI Aurélie Trouvé a déclaré: « Je présente nos condoléances aux proches d’Aboubakar Cissé. Ceux qui alimentent la haine contre les musulmans, y compris au gouvernement, portent une responsabilité». LFI lie directement l’acte commis à un contexte politique qu’elle juge anxiogène pour les musulmans de France. Le mouvement entend faire du 11 mai une date marquante, en appelant à la mobilisation nationale.
Une première réaction politique après les rassemblements du week-end
Dès le dimanche 27 avril, plusieurs rassemblements spontanés ont eu lieu à la suite du meurtre d’Aboubakar Cissé. Ces rassemblements se sont déroulés dans différentes villes, notamment à Paris, Lyon et Marseille. Des figures politiques de gauche, comme Jean-Luc Mélenchon ou Danièle Obono, étaient présentes. Sur place, les prises de parole ont mis en cause la «stigmatisation des musulmans» dans les discours politiques récents.
Le meurtre d’Aboubakar Cissé, âgé de 43 ans, a suscité une vive émotion au sein de la communauté musulmane locale. L’homme aurait été abattu par un individu armé dans l’enceinte même de la mosquée. Une enquête judiciaire pour homicide volontaire a été ouverte. Selon les premiers éléments communiqués par le parquet de Nîmes, le suspect a été interpellé sur les lieux et placé en garde à vue. Aucune piste terroriste n’est retenue à ce stade. Mais l’acte ne semble pas motivé par des considérations religieuses. Une information judiciaire est en cours. Le mis en cause a déclaré à la police italienne qu’il voulait devenir «un tueur en série».
Une polémique institutionnelle autour de la minute de silence
En marge de cette mobilisation annoncée, les députés LFI ont demandé qu’une minute de silence soit observée en mémoire de la victime, ce mardi à l’ouverture de la séance des questions au gouvernement. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dans un premier temps refusé cette requête. Ce refus a été vivement critiqué par le député Thomas Portes, qui l’a qualifié de «faute politique».
Finalement, après de nouveaux échanges entre les groupes parlementaires, une minute de silence a bien été respectée en séance. Le geste a été salué par les députés LFI, mais également par plusieurs élus du NFP et du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT). Aucun représentant de la majorité présidentielle n’a pris la parole à ce sujet. Du côté du gouvernement, aucune déclaration officielle n’a été formulée au moment de la publication de cet article.