Carburants : Baisse de 15 centimes au litre

Carburants : Baisse de 15 centimes au litre. Un coup de pouce pour tous les Français. Face à la flambée des prix du carburant, Jean Castex a annoncé dans un entretien au Parisien du samedi 12 mars, « une remise de 15 centimes le litre d’essence ». La mesure sera mise en œuvre pendant quatre mois à compter du 1er avril.

Comment cette réduction fonctionnera-t-elle ?

Les prix de tous les carburants en France, notamment du diesel, ont augmenté pendant plus de deux mois consécutifs. Dans la première semaine de mars, un litre de diesel valait 1,8831 euros, mais  désormais dans de nombreuses stations-service, les carburants coûtent plus de 2 euros. En réponse à cette flambée des prix du carburant, le gouvernement a donc décidé d’introduire une « remise à la pompe de 15 centimes le litre« . Ainsi, « pour 60 litres remplis, vous économiserez 9 euros », explique Jean Castex.

Dans une interview au Parisien, le Premier ministre a déclaré que la mesure coûterait au pays environ 2 milliards d’euros, impliquant les ménages et les entreprises. L’objectif est d’aider tous les Français, en particulier ceux qui utilisent le plus la voiture. Le Parisien précise : « Une infirmière libérale qui parcourt de nombreux kilomètres par mois, en faisant le plein chaque semaine, bénéficiera en réalité plus de cette ‘remise’ que quelqu’un qui ne va à la pompe qu’une fois par mois » dans un autre article de l’article.

Elle s’appliquera également à « tous les carburants y compris le pétrole brut« , ce qui n’exclut que l’E85. Les remises ne seront pas indiqués sur les prix affichés à l’entrée de la station, mais seront payés au moment du paiement, à la caisse ou par carte de crédit à la station-service. Matignon a relevé que « tous les arbitrages techniques » sur ce point « n’ont pas encore été faits« . Cependant, l’objectif est d’automatiser les remises dans 11 000 gares en France.

L’État restituera alors cette remise aux distributeurs. Samedi, Jean Castex leur a demandé ainsi qu’aux compagnies pétrolières de « faire un geste supplémentaire » pour soutenir les consommateurs. « Comment les Français comprendraient-ils qu’ils paient 2 euros le plein de gazole alors que les compagnies pétrolières font encore des profits énormes ?« , a déclaré le Premier ministre dans un entretien au Parisien. Si l’État fait un effort de 15 centimes au litre, et qu’ils font par exemple un effort de 5 centimes, c’est bien 20 centimes qui doivent se retrouver dans la poche des Français. »

Pourquoi la mesure ne prend-elle effet qu’en avril ?

Avec cette remise, le gouvernement espère réagir rapidement à la flambée des prix du carburant. Mais il faut laisser le temps aux distributeurs de s’organiser pour mettre en place la mesure, a expliqué l’exécutif au Parisien. Par conséquent, il n’entrera en vigueur que le 1er avril et sera valable jusqu’au 31 juillet.

Selon l’AFP, Matignon reconsidérera la décote si les prix baissent durant cette période. Cependant, les administrateurs ont considéré ce scénario comme « peu probable ». La hausse des prix du pétrole a commencé il y a quelques mois alors que la production n’a pas suivi le rythme d’une forte reprise économique mondiale et a été exacerbée par la guerre en Ukraine.

Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas décidé de baisser la taxe sur le carburant?

L’association de consommateurs CLCV a salué samedi la « réponse concrète » de l’administration à la hausse des prix, mais elle ne sera malheureusement pas mise en œuvre avant le 1er avril. Le représentant général des 40 millions d’automobilistes a qualifié le geste de « normal » car « l’État perçoit actuellement des recettes de TVA qui dépassent le budget prévu« . L’Association française des maires ruraux a eu une réaction similaire dimanche, appelant à une réduction de la taxe sur la valeur ajoutée sur le carburant à 5,5 % pour faire baisser les prix dans les stations-service.

Pourtant, Jean Castex avait expliqué la veille que le gouvernement avait exclu une baisse des taxes sur les carburants, qui nécessiterait une loi et « aurait besoin de plus de temps« . « Moins taxer une énergie polluante enverrait un mauvais signal, a encore justifié le Premier ministre auprès du Parisien. Par ailleurs, si vous baissez la fiscalité, vous ne la remontez jamais. » Il a souligné que « cette remise permet d’aider tout le monde, y compris les professionnels qui sont exonérés de taxes ».