Carburant : Une nouvelle augmentation qui passe mal…

Carburant : Une nouvelle augmentation qui passe mal… « Malgré une remise de 18 cents le litre, nous ne voyons pas de différence ».A la station-service U Express de Nieul, dans la Haute-Vienne, les clients paient désormais plus de 2 euros le litre de gazole. Une barre symbolique difficile à encaisser.

En hausse de 16 centimes en une journée après avoir fait le plein… La station-service U express de Nieul, en Haute-Vienne, a débloqué le département samedi 7 mai et dimanche 8 mai Prix du gazole le plus élevé, au-dessus de la barre des 2 euros. « La veille, nous étions l’une des stations les moins chères du secteur. De 1.859 euros le litre le week-end, nous sommes passés à 2.019 euros. Nous avons été obligés de répercuter la hausse des prix« , raconte Jean-Pierre, 54 ans. , pompiste. Jean-Pierre explique qu’il est fidèle à son poste depuis 30 ans et qu’il a connu des hausses de prix constantes.

Et un contenant impuissant de colère contre l’automobiliste. « Au début, quand nous souffrions aussi de ces augmentations, les gens nous traitaient de voleurs. On achetait plus cher, on vendait plus cher. C’est aussi simple que ça… tout le monde ici crie le prix. Des vêtements récemment changés. Parfois, J’ai dit au patron de m’acheter un gilet pare-balles. » Le pompiste qui a reçu tant de bons mots a conclu avec un sourire. Il le sait mieux que personne : Dans son ton, l’augmentation des insultes est liée à l’augmentation du carburant.

« Il va falloir limiter les déplacements »

Les clients de la station-service étaient toujours amicaux ce jour-là. « Beaucoup de gens ont démissionné », a déclaré Jean-Pierre. Christian Marty, 65 ans, a reconnu avoir parcouru 420 000 kilomètres de moins qu’avant avec le moteur turbo diesel Renault 19. « Je fais attention, j’en prends moins« , a déclaré le mécanicien à la retraite.

Cécile Simoney, infirmière libérale qui roule en Volkswagen Tiguan, vient faire le plein chaque semaine. Avaler des kilomètres pour couvrir au mieux cette zone rurale fait partie du quotidien de ce professionnel de la santé. « Je roule en moyenne 800 kilomètres par semaine, et ce n’est pas la hausse de quatre centimes de la Sécurité sociale qui nous aide beaucoup« , déplore-t-elle. « J’ai hésité à louer une voiture électrique, mais au final j’ai opté pour le diesel, qui est généralement moins cher lors du plein ! » « Mauvais choix… 

« La prochaine sera électrique« , a-t-elle promis. Pendant ce temps, les infirmières sont obligées, à contrecœur, de s’adapter. « Je ne peux plus effectuer certaines actions. Faire une prise de sang de 10 euros. Après avoir payé la cotisation, il nous en reste 5. Si la réunion est à quelques dizaines de kilomètres et reviens, tu ne peux rien gagner. C’est mauvais, mais il va falloir limiter les déplacements. »

Diesel en hausse de 62 cents en un an

Il admet volontiers. L’agent général d’assurance Julian Augmantin, 39 ans, n’a « aucune sympathie« . Mais pour sa maison, l’impact de l’augmentation du carburant est également réel. « Mon budget carburant est de 800 à 1 000 euros par mois. Bien qu’il y ait une remise de 18 centimes le litre, on ne voit pas la différence« . Venu de la Creuse voisine justement pour revendre sa vieille Peugeot 207 diesel, il avoue qu’il n’était pas « mécontent » de l’abandonner et de l’échanger contre… une Porsche Cayenne « obligatoire« . Cette fois avec de l’essence.

Jean-Pierre a fait ses calculs. Dans sa position, SP98 est en hausse de 33 cents en un an et SP95 est en hausse de 35 cents. Le prix du diesel a presque doublé pour atteindre 62 cents. Les pompistes sont déprimés et rêvent parfois de retraite. « Quand je partirai, on pourra mettre une statue de moi à côté de la gare. J’espère que le fournisseur de carburant me paiera. Avec tout ce que je leur apporte…«