Guerre en Ukraine : Selon le renseignement américain, la Russie s’en prendra à la Moldavie

Guerre en Ukraine : Selon le renseignement américain, la Russie s’en prendra à la Moldavie. Selon les États-Unis, le président russe Vladimir Poutine veut amener le conflit en Transnistrie dans la Moldavie.

Après l’Ukraine, un nouveau pays serait-il menacé par la Russie ? Le renseignement américain a indiqué mardi que le conflit devrait s’étendre au-delà du pays envahi depuis le 24 février, estimant que le président russe Vladimir Poutine souhaite le ramener en Moldavie.

Le chef de l’État russe lorgnerait sur la région de la Transnistrie, dont la Moldavie s’est séparée dans les années 1990. « Nous pensons que le président russe Vladimir Poutine s’apprête à lancer un conflit prolongé en Ukraine, au cours duquel il a toujours l’intention d’atteindre des objectifs en dehors du Donbass », a expliqué la responsable du renseignement américain Avril Haynes.

Elle a déclaré que s’il est « possible » pour les Russes d’y parvenir dans les mois à venir, « sans imposer une certaine forme de mobilisation générale, ils ne pourront pas atteindre la Transnistrie, y compris Odessa dans le sud de l’Ukraine ». Selon elle, le président russe « cherche peut-être à affaiblir » la détermination des Occidentaux.

L’UE va augmenter considérablement « l’aide militaire à la Moldavie »

Evaluant que les ambitions du président russe Vladimir Poutine dépassent les capacités de son armée, elle y voit un « potentiel » pour une « trajectoire plus imprévisible et une possible escalade » dans les mois à venir, ainsi que « des mesures plus draconiennes, dont l’instauration de la loi martiale » probable, un repositionnement de la production industrielle ».

Le 22 avril, le général russe Rustam Minnekayev avait fait valoir que « la maîtrise du sud de l’Ukraine est aussi le couloir vers la Transnistrie, où il y a aussi des cas d’oppression de la population russophone ». Cependant, défendre les russophones est l’une des raisons pour lesquelles Moscou défend la guerre actuelle.

Fin avril et début mai, des explosions ont secoué la région, où les troupes russes sont stationnées depuis environ 30 ans. La Russie s’est immédiatement déclarée « choquée » par les « actes terroristes » et a indiqué qu’elle suivait de près la situation. De son côté, le gouvernement ukrainien a accusé la Russie de vouloir « déstabiliser » la Transnistrie pour justifier une intervention militaire.

L’Union européenne a annoncé le 4 mai qu’elle allait « augmenter substantiellement » l’aide militaire à la Moldavie. Le petit pays, qui n’est pas membre de l’Otan, a également reçu fin avril le soutien de Paris et de Berlin.

Le 9 mai, jour de la commémoration de la victoire de l’Union soviétique en 1945, des milliers de personnes ont manifesté leur soutien à la Russie lors de manifestations, a rapporté Le Monde. Parmi eux se trouvaient deux anciens présidents moldaves, Vladimir Voronine et Igor Doton. L’événement illustre la division de la population moldave entre pro-russes et pro-européens.