Depuis vendredi, certains politiques et intellectuels, notamment à droite ou à l’extrême droite, s’émeuvent de la nomination au ministère de l’Éducation nationale d’un intellectuel profondément soutenu par l’extrême gauche dont les travaux sont largement consacrés à la question de la minorité noire en France.
Un mea culpa. Guillaume Peltier, cadre du parti d’extrême droite Reconquête!, n’attend rien de moins «de lui qu’il s’excuse pour ses propos depuis 15 ans qui vont faire tant de mal à nos enfants». «Lui», c’est Pap Ndiaye. Après un an à diriger le Palais de la Porte dorée (Paris XIIe) qui héberge le musée de l’Immigration, l’historien spécialiste des minorités, qui a tenté au cours de sa carrière universitaire de transposer en France le calque des Black studies américaines, a été nommé vendredi ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. La droite, notamment son aile radicale, fulmine quand la gauche applaudit des deux mains.
Ouvrier d’un «monde racialiste, décolonialiste, indigéniste» pour Guillaume Peltier, défenseur d’un projet «terrifiant» de «déconstruction de la France» pour Marine Le Pen, «extrémiste à visage modéré» selon le chercheur Pierre-André Taguieff, Pap Ndiaye se voit affublé d’une quantité détonante de néologismes ou de notions abstraites, du wokisme à l’indigénisme en passant par le racialisme, le décolonialisme ou l’antiracisme. Sans oublier l’islamo-gauchisme, l’anti-universalisme ou le multiculturalisme.
L’emploi de ces termes pose à lui seul question. «Pendant très longtemps, on a associé multiculturalisme, antiracisme ou décolonialisme à un combat juste, très en lien avec les idées qu’on se fait de la République, fait remarquer Sandrine Graf, docteure en sciences du langage. Mais depuis un certain nombre d’années, droite et extrême droite se sont emparées de ces termes pour les dévoyer, affirmant qu’ils mettent en péril l’intégrité de la République.»
Réhabiliter la notion de «race»
Ce prétendu anti-républicanisme apparaît notamment, selon ses détracteurs, dans la notion de race réintroduite par Pap Ndiaye. «Au-delà des Noirs de France, je propose une approche consistant à élargir l’analyse sociale pour y incorporer les inégalités fondées sur la race – entendue au sens de catégorie socialement construite », assume-t-il dans son essai «La Condition noire» (Éd. Calmann-Lévy) paru en 2008. De quoi faire bondir ses opposants.
«Cela paraît judicieux aux États-Unis, mais est-ce que nous, en France, on est prêt à aller vers quelque chose d’autre que la République une et indivisible ?», réfléchit à voix haute la sémiologue Élodie Mielczarek. «Le débat est très fort et très pertinent. C’est le type de question qu’on aurait aimé voir lors de la campagne présidentielle !»
En France, dans les faits, la prise en compte de la race est anticonstitutionnelle, «mais il faut distinguer son usage dans un discours ordinaire et dans un discours scientifique issu des sciences sociales», prévient Sandrine Graf. Pap Ndiaye ne dit rien d’autre. «Il est bien clair que, d’un point de vue biologique, les races n’existent pas» reconnaît-il dans un encart de son essai intitulé «Le problème de la notion de race».
L’intellectuel affirme par ailleurs que le racisme d’État, c’est-à-dire un racisme systémique qui serait permis, sinon encouragé par le pouvoir, n’existe pas en France. «Il a toujours à cœur de faire preuve de consensus alors que je revendique une approche plus radicale», observe à ce titre la militante Rokhaya Diallo dans Le Figaro.
Un ministre peut-il vraiment dire ça?
L’usage du terme race que fait Pap Ndiaye relève «d’un constat sociologique selon lequel des gens, dans certaines sociétés, sont assignés à une position relativement à leur couleur de peau, et qui à ce titre vont être plus ou moins contrôlés par la police, discriminés à l’embauche ou au logement, explicite Sandrine Graf. Cela, dans la bouche de Pap Ndiaye lui-même issu des sciences sociales, ne devrait pas, à mon sens, être un interdit.»
Reste que l’intéressé a depuis revêtu un costume de ministre. Peut-il continuer à tenir ce discours – admis sociologiquement – maintenant qu’il a été désigné homme politique ? «Je constate en tout cas qu’il le fait et que d’autres qui agissent dans le champ politique le font également, répond la sémiologue. Les termes islamo-gauchisme ou wokisme, qui n’ont pas de fondement scientifique, sont abusément utilisés par d’autres. Alors pourquoi pas utiliser des termes qui, eux, ont un fondement scientifique et universitaire ?» Rappelons ici que le terme de fondement scientifique peut être remis en cause dans la mesure où l’on parle de sciences sociales qui ne reposent que sur des statistiques et surtout des théories émises sans démarches scientifiques utilisant les bases de la logique formelle: l’induction et la déduction.
Porter l’histoire de l’immigration à l’école
Un autre souhait formulé par Pap Ndiaye – jusqu’en 2021 en tout cas – est celui d’enseigner davantage l’histoire de l’immigration. Dans l’émission Quotidien (LCI) qui l’invite en mars de cette année-là, il propose d’«accorder» à l’immigration «une place centrale dans l’histoire de France et non pas une place marginale». L’enjeu, dit-il, «est essentiel si l’on veut comprendre l’histoire politique, sociale, culturelle, de notre pays», ajoutant que ces thématiques « sont toujours difficiles à aborder pour un pays quel qu’il soit, la France en particulier. On n’aime pas regarder la face sombre de l’histoire nationale. »
À l’école, « il y a encore beaucoup à faire pour reconnaître la dimension impériale de notre histoire », estime-t-il, en adoptant un discours beaucoup plus nuancé que celui que peuvent lui prêter ses opposants. « Ça ne signifie pas faire repentance comme on le dit parfois. Ça signifie mieux comprendre l’histoire de notre pays et faire aussi qu’une partie de la jeunesse de notre pays se reconnaisse aussi dans l’histoire qui lui est racontée, fasse un lien entre son histoire familiale et la grande histoire, parce que les deux évidemment sont connectées. »
Amener plus de diversité à l’Opéra de Paris
Dix-neuf recommandations ponctuent un rapport sur la diversité à l’Opéra de Paris dont Pap Ndiaye fut, en 2020, le coauteur. Ledit rapport est brandi comme un camouflet à la culture française par ceux qui fustigent sa nomination au ministère de l’Éducation mais, à y regarder de plus près, les conclusions ne font qu’aller dans le sens d’une ouverture à un peu plus de diversité. Les rapporteurs proposent d’« ouvrir les invitations à des metteurs en scène et chorégraphes issus de la diversité », de « proscrire définitivement à l’écrit comme à l’oral l’usage de termes racistes » ou encore de « proscrire sur scène le blackface, le yellowface et le brownface », lesquels ne sont déjà plus admis à la ville.
Martin Luther King avait lui-même exhorté, en juin 1965, à « rester éveillés dans la conquête de la liberté et de la dignité. » Le mot « woke » a pris un sens négatif après des excès de cet « éveil », comme la manifestation ayant conduit, en 2019, à l’annulation de la représentation d’une pièce d’Eschyle, « Les Suppliantes », accusée d’être raciste car les acteurs portaient, selon la tradition grecque ancienne, des masques de couleur brun cuivré. « Ces excès amènent au discrédit du mouvement woke et font en fait le jeu des mouvements qui ne souhaitent pas cet éveil face aux inégalités quelles qu’elles soient, commente Béatrice Turpin. Les militants de causes qui figurent dans la devise républicaine liberté, égalité, fraternité deviennent alors des censeurs. »
Une dénonciation du « déni des violences policières »
Pap Ndiaye, qui se voit également égratigné pour avoir cofondé le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), a pu par le passé tenir des propos fermes sur le rôle de la police dans l’accentuation de clivages sociétaux, lesquels lui sont également, aujourd’hui, reprochés. «L’attitude de déni sur les violences policières en France est tout à fait classique et depuis longtemps. (…) On ne peut pas se protéger derrière une sorte d’exceptionnalisme français pour dire qu’il ne se passe rien ici, affirmait-il à ce sujet en juin 2020 sur France Inter, au moment des soulèvements suscités par la mort de George Floyd, pointant du doigt « les contrôles au faciès, les difficultés avec la police, parfois la violence».
Sur France Culture en mars 2021, Pap Ndiaye concède d’ailleurs peu apprécier les polémiques et ambitionne de faire du musée de l’Immigration dont il vient de prendre la direction « un lieu (…) où l’on peut traiter de ces questions » clivantes « de manière calme, sereine », aidé des « outils de la science, de l’histoire, avec le recul que la réflexion historique intellectuelle peut fournir, avec également des règles qui sont celles de la courtoisie des débats ». Il faudra sans doute attendre quelques semaines pour que les polémiques s’apaisent et que son bureau ministériel devienne à son tour propice au calme et à la sérénité. Ou pas…
Que serait devenu Pap N’diaye s’il n’avait pas eu la colonisation ???
Un sombre individu dans une jungle d’Afrique avec aucun moyen de connaître l’instruction !!!
Si M. PAP est aujourd’hui aussi provocateur c’est parce que nous avons un Président de la République qui cultive la provocation !!!!
Mauvaise chose pour la France !!!
Voilà la messe est dite
Bientôt on parlera de la minorité blanche.
Chaqu’un chez soi et les chèvres seront bien gardées.
Bonjour M.PAP,Vous êtes noir et vous n’y pouvez rien !soit Vous êtes je crois(en tout cas vous le dîtes) un intellectuel non sans blague! Moi je suis Français,blanc seulement Bachelier et je sais ce que vous vous semblez oublier Quoi? la race .pour votre information sur cette terre il y a:la race humaine,la race animale,et la race végétale vous ne le saviez pas? point barre. ni blanche ni noire ni rouge ni jaune ni verte ni bleue!!!!! Alors arrêtez c’est vous qui créez le RACISME. Que les gents de couleurs s’intègrent et tout ira pour le mieux Chez nous.
La nomination de Pap Ndiaye au poste de ministre de l’éducation nationale est une insulte à la France, un scandale d’état, et une trahison des valeurs ancestrales de notre pays.
n’est ce pas être raciste que de parler de la diverstité en n’y mettant que les personnes d’origine africaines?
La France n’est-elle pas aussi constituée de personnes venant de différents pays d’Europe?
Mais est ce vraiment du fait de la couleur de peau que le problème existe? N’est ce pas plutôt un refus d’intégration et d’acceptation de notre mode de vie?
Apprendre le français et le parler en famille ne serait ce pas le premeir pas à faire?
Rappellons qu’au debut du XXème siècle que l’usage des langues locales était puni dans les écoles de la république!
Et si cet homme veut parler de race et de délit de faciès qu’il élargisse le débat au race bretonne, corse, basque……combien de fois ne sommes nous pas stigmatisés par les parisiens!
Bien sûr la notion de race est utilisée pour obtenir des avantages.
Au fait que pense-t-il du racisme anti-blanc en Afrique, ou aucun ministre d’origine européenne est en fonction? Et n’est ce pas avec slogan « l’Afrique aux africains » qu’ils chassèrent les blancs au pouvoir et dans les adminsitrations? Je ne défends en aucun cas l’empire colonial, mais le fait que l’humanité est faite d’un ensemble d’ethnies qui occupent des territoires à un moment donné, et qu’une fois en place tentent d’obtenir la suprématie sur les autres .
bonne analyse qui explique les réactions ou remarques quant à l’orientation probable de l’enseignement de l’histoire, ou quant aux refus d’intégration dans le pays.
La falsification de l’Histoire et le formatage mortifère de l’esprit de nos enfants, déjà en 4ème vitesse, va passer la 5ème.
Ce monsieur devrait s’interresser a ce qui se passe dans le pays de ses ancêtres et veiller a defendre sa pretendue « race » de sa colonisation galopante par la Chine, au lieu de parler de ce qu’il n’ y a jamais connu vu son age. Il est eduque cultive grace a la France non ?
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nous voilà avec un ministre avec un tète de turc , son visage reflète son caractère , il va bien avec MACRON , il va y avoir des coups de gueule bientôt