Gabriel Attal ©Alamy
Le jeudi 18 avril Gabriel Attal précisait ses intentions quant à l’évolution de l’accès à l’assurance chômage, gardant son optique de remettre la France au travail (taux de chômage à 7.5% au dernier trimestre 2023).
En effet, trois stratégies s’offrent à lui : réduire la durée de l’indemnisation (dix-huit mois aujourd’hui pour les moins de 53 ans, les seniors profitant d’une durée allongée), rallonger la période d’affiliation (combien de temps il faut avoir travaillé pour en bénéficier), ou réduire le montant de l’allocation.
Le premier ministre favorise la deuxième option afin de lutter, à long terme, contre la multiplication des contrats courts qui gangrènent le marché du travail en France aujourd’hui : « C’est plutôt ça sur quoi je veux travailler, donc ça oriente plutôt sur les conditions d’affiliation. Maintenant les trois possibilités sont ouvertes et on y travaillera avec les partenaires sociaux », explique-t-il.
Cependant, malgré la volonté de Gabriel Attal de travailler avec les syndicats, la mesure rencontre des oppositions.
La gauche dénonce une nouvelle attaque contre les plus fragiles et les économistes rappellent qu’un durcissement de l’accès aux aides par les chômeurs ne favorise pas leur retour à l’emploi. De plus, cet amendement de l’assurance chômage coïncide avec l’annonce du gouvernement de la volonté de faire des économies pour combler le déficit de 5.5% du PIB (2023), comme Marylise Léon (secrétaire générale de la CFDT) le souligne dans une interview donnée à France Info. Ce qui pousse Olivier Faure (à la tête du PS) à qualifier la politique Attal de « cynisme tranquille ».
Et les Français, qu’en pensent-ils ?
S’ils s’étaient montrés très réticents face à la réforme des retraites il semblerait que la question du chômage et de son durcissement ne les soucient pas : la plupart seraient favorables à de telles mesures, puisque « l’opinion publique est convaincue que lorsqu’on veut trouver un emploi, on peut » (selon l’IFOP).
Maintenant, comme l’annonce le gouvernement, reste à attendre l’automne pour voir exactement quelles seront les nouvelles mesures mises en place concernant l’assurance chômage.
