La compagnie russe Gazprom annonce suspendre l’approvisionnement de gaz vers la France auprès d’Engie, dès ce jeudi 1er septembre. De nouvelles maintenances annoncées creusent les incertitudes et ravivent les doutes quant à de possibles pénuries au niveau européen cet hiver.
Suspension pour impayés, mésentente sur les clauses contractuelles
Pour justifier de la suspension totale des approvisionnements en gaz russe à partir du 1er septembre 2022, Gazprom avance l’argument d’impayés du mois de juillet. La compagnie russe prévoit la suspension « jusqu’à réception en intégralité des sommes dues ».
Du côté français, pour Engie, il s’agissait au contraire d’adapter les paiements aux quantités de gaz reçues. Car depuis le début de la guerre en Ukraine, les volumes réceptionnés n’étaient plus ceux fixés dans le contrat.
Depuis deux mois, les livraisons de gaz vers l’Europe, via le principal gazoduc Nord Stream 1, ont diminué de 20%. Les annonces de nouvelles maintenances dans les jours à venir entretiennent les inquiétudes.
Le gaz russe ne représente plus que 4% de l’approvisionnement d’Engie et les réserves françaises sont à 91%. Mais ce n’est pas le cas de tous les pays européens qui sont plus proches de 80%, et pourraient faire appel à la solidarité de l’union européenne cet hiver, notamment auprès des réserves françaises.
« Les coupures ne concerneront pas les ménages »
Elisabeth Borne s’exprimait hier au micro du Quotidien demandant aux français de faire l’effort d’abaisser volontairement nos consommations cet hiver. Maintenir à 19 degrés les températures pourrait préserver d’éventuels manquements.
Si toutefois pénuries il y avait, la première ministre se veut rassurante, affirmant que les coupures ne concerneraient pas les foyers des français mais les entreprises, qui sont des gros consommateurs. Quand bien même, inévitablement, ces coupures auraient des impacts économiques et sociaux…