La ministre chargée de l’Autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon, a annoncé lancer deux enquêtes, dont l’une diligentée par l’Inspection générale des finances sur le groupe Orpea, suite aux soupçons de maltraitance des personnes en Ehpad suite aux révélations du livre-enquête Les Fossoyeurs.
Le leader mondial des EHPAD est désormais dans le radar des dirigeants. Brigitte Bourguignon, la représentante du ministre de l’Autonomie, a annoncé que l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a ouvert une enquête administrative et une enquête financière sur le groupe Orpea. « De plus, toutes les Agences régionales de santé vont se pencher sur l’ensemble des établissements de l’organisme« , a-t-elle ajouté. Le groupe Orpea a été accusé d’avoir abusé des résidents de son EHPAD après la révélation du livre-enquête Les Fossoyeurs.
Explication au ministère
En tant que représentant du ministre de l’Autonomie, une annonce inédite sera faite prochainement pour accueillir les dirigeants d’Orpea : le directeur général français Jean-Christophe Romersy et le nouveau PDG, Philippe Charrier. « Nous ne nous contenterons pas d’explications lors du rendez-vous des convocations« , a expliqué le ministre.
Accusations infondées, selon Orpéa
Philippe Charrier qui vient d’être nommé PDG du groupe Orpéa a estimé : « Nous avons mandaté deux cabinets extérieurs pour faire toute la lumière. Madame la ministre nous a dit qu’elle allait faire des inspections, des contrôles et nous sommes très heureux d’avoir ces inspections et ces contrôles», a-t-il ajouté, précisant : «D’ores et déjà, nous savons que plusieurs accusations sont infondées, j’en ai la preuve formelle. »
Onde de choc suite à la sortie du livre Les fossoyeurs
Une semaine après l’onde de choc de la sortie du livre d’investigation Les Fossoyeurs, le ministre a prévenu sur Twitter : « Je veux savoir quelque chose sur les faits rapportés. » Le journaliste indépendant Victor Castanet a décrit un système dans lequel les soins de santé, les soins médicaux et même les repas des résidents sont « rationnés » pour améliorer la rentabilité de l’entreprise. L’hébergement est facturé au plein tarif. Les profits étaient jusqu’alors colossaux pour le groupe Orpéa qui a vu son action décroché à la bourse récemment.
Action juridique des familles des résidents
Sur le plan judiciaire, Orpea est par ailleurs sous la menace d’une «action collective conjointe» lancée par des familles de résidents en colère. En portant plainte simultanément, les familles «entendent faire nombre, avoir du poids face à un géant», a expliqué leur avocate, Me Sarah Saldmann, qui veut lancer cette procédure d’ici quelques semaines pour, selon les dossiers, «homicide involontaire, mise en danger délibérée de la vie d’autrui, violence par négligence» ou «non-assistance à personne en danger».