Festival de Cannes : Tom Cruise débarque sur la Croisette avec ‘Top Gun : Maverick ». Ce mercredi, le Festival de Cannes accueillera la star hollywoodienne Tom Cruise, qui concourra dans le très attendu « Top Gun : Maverick », ainsi que le film de Kirill Serebrennikov, dissident russe, pour « La Femme de Tchaïkovski ». Un premier jour de compétition placé sous le symbole du glamour et de l’union politique.
Deux univers, deux ambiances : le Festival de Cannes reçoit mercredi Tom Cruise, la star hollywoodienne, et Kirill Serebrennikov, le dissident russe, dans une première journée mêlant politique et glamour.
L’arrivée sur le tapis cannois s’annonce spectaculaire : le patrouilleur français que Tom Cruise a rencontré mardi devrait survoler les marches. Le tout accompagné par la patrouille acrobatique officielle de l’armée de l’air française, photographiée avec la star hollywoodienne.
Top Gun : Maverick, le blockbuster hors compétition très attendu
Tom Cruise, 59 ans, égérie de « Mission : Impossible » et d’autres blockbusters tel que « Top Gun : Maverick » au Festival de Cannes, mercredi 18 mai, a sauté en parachute. « Tom Cruise reste à ce jour l’un des acteurs de cinéma avec le taux de réussite le plus élevé dans ses projets, ses choix et son travail« , a déclaré Thierry Frémaux. Pour l’occasion, le festival se métamorphose pendant 24 heures en tour de contrôle. Top Gun Maverick sera alors présenté hors compétition.
Au cours de ses 40 ans de carrière, l’acteur-producteur n’a jamais enfilé de cape de super-héros, mais a été appelé à être le sauveur du film alors que les cinémas reviennent lentement aux niveaux de remplissage d’avant la crise. « C’est un beau dénouement quand il travaille sur un projet, un grand film, et un artiste que nous saluons, pas seulement le blockbuster Top Gun qui, nous l’espérons, fera revenir le public au cinéma« , a ainsi déclaré Thierry Fremaux, le directeur du festival.
La star américaine a également séduit le président du jury du festival, Vincent Lindon, acteur français mais connu pour un film qui rime avec promesses sociales. « J’ai toujours aimé Tom Cruise. C’est le meilleur acteur du cinéma, toujours droit au but !« , déclarait-il récemment.
En fait, Tom Cruise joue toujours. Visuellement et littéralement, comme on le voit concourir avec les efforts du nouveau Top Gun dans la première scène, cela lui permet d’afficher un physique qui a toujours été méticuleusement entretenu. Il a retrouvé avec Val Kilmer, malade au cinéma et dans la vie, une expérience douloureuse pour ce dernier alors que de son côté, Tom Cruise affiche une santé exceptionnelle.
Une carrière éclectique et brillante, une époque entachée par son militantisme pro-scientologie
Oliver Stone, né le 4 juillet (1989) se lit comme un héros anti-Top Gun, un héros, un vétéran du Vietnam, confiné dans un fauteuil roulant et complètement plongé en enfer. Luttant pour briser son profil et essayant – en vain – de gagner un Oscar avec une performance que l’Amérique aime tant. « Il voulait être le meilleur (…) Il était issu de la classe ouvrière, il avait des clivages clairs, il venait d’une famille divisée, il était dyslexique« , décrypte Oliver Stone.
Tom Cruise a même fourni des parenthèses avec des réalisateurs hallucinants Stanley Kubrick et Paul Thomas Anderson. Mais il faudra attendre les années 1990 pour voir Tom Cruise faire un retour décisif au cinéma d’action grand public en tant qu’acteur et producteur de Mission : Impossible. Le premier chapitre (les chapitres 7 et 8 arrivent à grands pas) est réalisé par Brian de Palma, un autre grand cinéaste de l’acteur qui a joué pour Francis Ford Coppola. Passé devant la caméra (The Outsider a joué un petit rôle au début de sa carrière) et l’homme qui a ensuite joué pour Steven Spielberg (La guerre des mondes). Tom Cruise a joué dans Mission : Impossible pendant près de 30 ans (1996), une longévité qu’aucun acteur de James Bond ne connaît.
L’homme au sourire impeccable s’en est bien remis alors que son militantisme en faveur de la scientologie a assombri et terni son image, surtout au milieu des années 2000. Une fois de plus, il est devenu un symbole du pouvoir hollywoodien. « C’était un homme dédié au cinéma, a insisté Thierry Fremo. Pour voir Tom Cruise, il faut voir un long métrage au cinéma. »
Cannes envoie un message fort au régime russe
Le cinéaste de 52 ans Kirill Serebrennikov, l’enfant de l’industrie cinématographique russe connu pour ses créations audacieuses et son soutien aux personnes LGBT+, fera ses débuts pour la première fois sur le tapis rouge et donnera le coup d’envoi du match avec la femme de Tchaïkovski.
En projetant le film le premier jour de la compétition, le festival entend envoyer un signal fort contre le régime russe après l’intervention à distance du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de la cérémonie d’ouverture mardi soir. A cela s’ajoutent plusieurs films ukrainiens qui montrent ou évoquent le destin du pays, dont Marioupol 2, dans lequel le Lituanien Mantas Kvedaravicius, a été tué en Ukraine début avril.
Le World Film Congress a refusé d’accueillir des Russes avec « des représentants officiels de la Russie, des autorités gouvernementales ou des journalistes représentant la ligne officielle », mais s’est toujours dit prêt à accueillir des voix dissidentes, à commencer par Kirill Serebrennikov. C’est la deuxième année consécutive que le réalisateur de Leto sollicite la Palme d’Or. Après avoir été assigné à résidence à Moscou, il projette à distance son long métrage Petrov Fever en 2021. Ses acteurs portent des badges avec ses initiales. Au Palais des Festivals, le fauteuil portant son nom est resté vide, comme dans le discours de Leto en 2018.
Lui, qui vit désormais à Berlin, a expliqué à l’AFP fin avril avoir quitté Moscou « par conscience », même s’il a rejeté le terme de dissident. Il concourra pour la Palme d’or. Avec ce film, il revient sur le mariage court et désastreux de Piotr Ilitch Tchaïkovski, compositeur de génie, qui était homosexuel.