La centrale de Montreuil sait qu’elle doit avoir la population de son côté et éviter les mouvements contre-productifs qui ont paralysé le pays il y a quelques mois.
La CGT veut être le syndicat le plus visible
La contestation contre le projet de réforme des retraites a repris dans le secteur de l’énergie et les actions se multiplient. Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT dans la branche énergie, a expliqué qu’il ne s’agissait que «d’un échauffement afin d’aller chercher encore plus de grévistes pour le 31 janvier». Cette fois-ci, la grève s’est étalée sur deux jours, jeudi 26 et vendredi 27.
Chez TotalEnergies, selon la CGT, il y avait 100 % de grévistes au dépôt de Flandres, 80 % à la raffinerie de Normandie, 60 % à la bioraffinerie de La Mède, 50 % à la raffinerie de Donges et 30 % à celle de Grandpuits. Toutefois, ce dernier site est en reconversion et n’expédie plus de carburants. Il faut ajouter à cela une grève de 24 heures dans la raffinerie d’Esso-ExxonMobil à Fos-sur-Mer. Tandis qu’à la raffinerie Petroineos de Lavéra, un délégué CGT affirme qu’il y a «entre 70 et 90 % de salariés» grévistes.
Un risque de pénurie existe
Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), précise que «quand une grève ne dure que quelques jours, on n’arrête pas la production car il est très compliqué de mettre à l’arrêt une raffinerie». Toutefois, il ajoute que «pour qu’une grève ait un impact sur l’approvisionnement du pays, trois paramètres entrent en ligne de compte: le nombre de sites, et notamment de raffineries, touchés ; la part de personnel en grève dans chaque site, et la durée du mouvement». Ici, Olivier Gantois craint plus le phénomène «des pleins de précautions». Il expliquera que «quelle que soit la situation des stocks, si tous les automobilistes viennent faire un complément de plein, les stations-service se retrouveront à sec».