Dans le rapport de l’Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), rendu public ce jeudi 6 avril, l’eau potable serait contaminée par un pesticide classé « cancérigène probable », interdit depuis 2020.
« Retrouvé dans plus d’un prélèvement sur deux »
Céréales, vignes, pommes de terre, betteraves… il est l’un des plus utilisé dans le monde pour ces différentes cultures. Si l’on en a peu entendu parler avant, c’est qu’il n’était tout simplement pas cherché. Ce pesticide « classé cancérigène » serait des résidus de chlorothalonil. L’ANSES explique ainsi : « D’une part, c’est le métabolite de pesticide le plus fréquemment retrouvé, dans plus d’un prélèvement sur deux. D’autre part, il conduit à des dépassements de la limite de qualité dans plus d’un prélèvement sur trois. »
Toutefois, comme le précise le site du gouvernement, celui ci est interdit en France depuis 2020 : « Ce métabolite avait été inclus dans cette campagne suite à la publication en 2019 de données suisses indiquant qu’il était très fréquemment retrouvé dans les eaux de consommation en Suisse. Ce métabolite est issu de la dégradation dans l’environnement du chlorothalonil, un fongicide interdit en France depuis 2020. »
« Ils peuvent rester présents dans l’environnement plusieurs années après l’interdiction »
Pour autant, ces résultats inquiétants peuvent dériver de la capacité de résistance du chlorothalonil au gré du temps : « Ces résultats attestent qu’en fonction de leurs propriétés, certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l’environnement plusieurs années après l’interdiction de la substance active dont ils sont issus. »
« Le cabinet de la première ministre a été mis au courant de la situation quatre jours avant qu’Emmanuel Macron ne présente son plan « eau ». Le constat de la contamination des ressources hydriques par des métabolites de pesticides en est toutefois absent. » s’est indigné le journaliste Thibault Schepman.