Que ce soit en lien avec les coups d’état au Mali ou au Burkina Faso, l’expression est réapparue dans les médias pour évoquer les attaques contre l’ambassade française peu après le coup d’état au Niger, dimanche 30 juillet. Cette expression est largement utilisée dans les médias français, mais elle suscite de vives critiques. De quoi s’agit-il?
L’usage du mot « sentiment » dénuerait la pensée de toute rationalité
La principale critique concerne l’usage du mot « sentiment » qui ferait référence à une émotion dénuée de toute rationalité. Or derrière l’expression « sentiment antifrançais », c’est la réflexion d’une jeunesse panafricaine militante qui s’exprime. Le mot « sentiment » est catalyseur de critiques car il dénuerait la posture de tout raisonnement, ce qui pour nombres de chercheurs n’est pas sans rappeler l’époque coloniale française.
Ce dit « sentiment antifrançais » est en réalité une « construction intellectuelle », « qui s’est bâtie en s’inspirant les unes des autres, du Mali au Tchad en passant par le Burkina Faso, et qui porte une critique radicale contre la France et les inconséquences de sa politique extérieure vis-à-vis de cette partie de l’Afrique. » Explique le journaliste Anthony Bellanger, au micro d’France inter, le mardi 1er aout 2023.
La présence militaire française dans le Sahel en question
Anthony Bellanger met en lumière divers éléments qui ont construit cette pensée. Mais en premier lieu, un élément conjoncturel, s’ajoute à des axes structurels et pèse son poids : la présence militaire française de retour dans le Sahel depuis 2012. « Or, la colonisation française jusqu’aux indépendances à toujours été une affaire militaire pour Paris » détaille-il. Et d’ajouter que la France « est intervenue militairement plus d’une quarantaine de fois. La Grande-Bretagne, elle, sur la même période n’est intervenue qu’une fois. ».
Qu’est-ce que le sentiment anti-français ? Ben, c’est un sentiment qui fait qu’on ne veut plus voir les français au Niger, mais que par contre on veut bien encore leur argent et, à l’occasion, émigrer chez eux.
Si on ne veut pas les Français, on ne veut pas de leur argent, d’autant plus que cet argent n’est pas au profit du peuple mais à celui de leurs dirigeants …. alors qu’en France, il y a des citoyens qui ont travaillé; surtout des femmes dans l’entreprise de leurs époux sans avoir été déclarées ou trés peu pour ne pa gréver la trésorerie et qui se retrouvent avec 450€ de retraites…. qu’on laisse ces pays se débrouiller seuls, on verra le résultat, comme en Algérie …..
Lorsqu’on n’est pas trop vaillant, pas spécialement instruit, il est normal de trouver un bouc émissaire qui serait la cause de tous les maux que l’on subit. Ce qui est amusant c’est que c’est la gauche a voulu la colonisation au XIXème pour apporter au monde les « bienfaits » de la République, tout en casant comme ça s’est continué au XXème et au XXIème ses petits copains pour les enrichir… la France s’est ruinée et épuisée en construisant en Afrique 50 000 kilomètres de routes bitumées, 215 000 kilomètres de pistes carrossables en toutes saisons, 18 000 kilomètres de voies ferrées, 63 ports équipés, 196 aérodromes, 2 000 dispensaires modernes, 600 maternités, 220 hôpitaux dans lesquels les soins et les médicaments étaient gratuits.
En 1960, 3 800 000 enfants des colonies africaines étaient scolarisés et, dans la seule Afrique noire, 16 000 écoles primaires et 350 écoles secondaires (collèges ou lycées) fonctionnaient. En 1960 toujours, 28 000 enseignants, soit le huitième de tout le corps enseignant français, exerçaient sur le continent africain.
Pour la seule décennie 1946-1956, et alors que la décolonisation était en marche, la France dépensa en infrastructures, dans son empire, la somme colossale de 1 400 milliards de francs de l’époque !
De plus, la France ne se fournissait pas à bon compte dans son empire africain dont elle subventionnait en amont les productions avant de les acheter, en aval, au-dessus des cours mondiaux.
A l’exception des phosphates du Maroc et de quelques productions sectorielles, l’empire ne lui fournissait rien de rare. C’est ainsi qu’en 1958, 22 % de toutes les importations coloniales françaises étaient constituées par le vin algérien, d’ailleurs payé 35 francs le litre alors qu’à qualité égale, le vin espagnol ou portugais valait 19 francs.