Une bonne nouvelle de la part de Bruno Le Maire qui entame un grand chantier de simplification des bulletins de salaire. Comme il l’a dit sur France 2, le ministre de l’Économie a bien compris la volonté des Français pour le « moins de paperasse ».
Le ministre de l’Économie est attendu au tournant. En effet, ce mercredi 24 avril, il doit détailler sa refonte du bulletin de salaire. Inutile de préciser que ces bulletins ont toujours été très difficiles à déchiffrer : pouvoir facilement comprendre ces documents cruciaux pour la vie active et la retraite des citoyens ne serait que bénéfique.
De 50 à 15 lignes…
Récemment, Louis Margueritte (député Renaissance de Saône-et-Loire) expliquait : « L’idée est de le rendre plus lisible. […] Je ne dis pas que toutes ces lignes accumulées depuis une cinquantaine d’années n’ont aucun intérêt. Mais on doit pouvoir en regrouper un certain nombre ». Bien sûr, les lignes concernant la rémunération et les taxes seront conservées :
- Deux lignes pour la rémunération totale payée par l’employeur (la première de la fiche) puis la somme réellement perçue par le salarié (la dernière de la fiche).
- Entre ces deux lignes, se trouveront une dizaine de lignes, concernant l’ensemble des cotisations et contributions du patron et du salarié.
- Seront maintenues les lignes explicatives de la rémunération : salaire de base, potentielles heures supplémentaires, congés payés et autres primes.
- Enfin, une dernière ligne fait son apparition : « avance, retenues ou autres », c’est-à-dire tout ce qui est frais de transport, tickets-restaurant, chèques vacances et autres avantages.
Bonus : La suppression des formulaires CERFA, dont 80% pour 2026 ! Cela permettra d’alléger la charge administrative des chefs d’entreprises : 15 millions d’arrêts-maladies et 26 millions d’attestations d’assurance-chômage.
De nombreuses discussions à venir avec les partenaires sociaux
La version finale de la nouvelle fiche de paie sera décidée par décret après consultation des partenaires sociaux. Ainsi, un adhérent de la CPME imagine que « Chacun va vouloir défendre sa ligne » et Isabelle Mercier (secrétaire nationale de la CFDT) se montre réticente : « Si ces lignes existent, c’est qu’elles ont un intérêt. Il me semble important que les salariés connaissent l’ensemble des cotisations qu’ils payent. C’est leur argent. »
Avant la simplification, la difficulté de simplifier. Cette simplification, serait-elle une porte ouverte vers une « déréglementation » pro-libéralisme ? Bercy récuse cette accusation, et veut instaurer un climat de confiance. Par exemple, pour les entreprises, le texte permettrait le droit à l’erreur, comme les contribuables avec leur déclaration d’impôts. Cependant, Michel Picon (président de l’U2P) se montre frileux : « Je ne suis pas sûr que ça soit d’une grande simplification. On allège la fiche, mais on demande aux entreprises de conserver l’ensemble des informations si d’aventure les salariés les réclament. Nous aurions souhaité qu’on simplifie le mode de calcul ».