L’enquête se poursuit concernant Jacques Bouthier et elle continue d’amener son lot de surprises. Elle vise désormais son entourage personnel et ses anciens collaborateurs. «Ce Français a été auditionné mercredi par un juge d’instruction qui a décidé de le laisser en état de liberté provisoire», a déclaré Me Aïcha El Guella.
Cet ancien salarié d’une des filiales marocaines du groupe français Assu 2000 qui réside au Maroc sera soumis à «un contrôle judiciaire, doublé de confiscation de son passeport et d’interdiction de quitter le territoire», précise l’avocate. Cette nouvelle mise en examen porte à neuf le nombre de personnes (trois Français et six Marocains dont deux femmes) présumées impliquées dans cette affaire enclenchée à la suite de plaintes d’anciennes employées du groupe de courtage Assu 2000 (renommé Vilavi) à Tanger.
Six personnes inculpées
Six d’entre elles sont ainsi en état de détention provisoire et trois autres laissées en liberté. Elles sont accusées de «traite humaine, harcèlement sexuel, attentat à la pudeur et violences verbales et morales». Toutes ces personnes ont été auditionnées mercredi par le juge d’instruction qui a fixé une nouvelle audition au 6 octobre, selon Me El Guella. Les faits présumés se sont produits entre 2018 et avril 2022 dans des succursales marocaines de l’assureur français du courtage à Tanger.
Au total, sept plaintes ont été déposées contre Jacques Bouthier et des cadres de sa société. Plusieurs plaignantes ont déjà fait état de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d’intimidations au sein d’Assu 2000 à Tanger et ce dans un climat de précarité sociale. Des confessions rares au Maroc où les victimes d’abus sexuels restent souvent stigmatisées par la société. Cependant, au-delà des faits présentés ici, Bouthier est aussi accusé de viols sur mineure et de pédophilie.
Âgé de 75 ans, l’homme d’affaires Jacques Bouthier, une des grandes fortunes de France, a été mis en examen le 21 mai à Paris avec cinq autres personnes, notamment pour traite d’êtres humains et viols sur mineure. Il est aussi poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d’enlèvement et séquestration en bande organisée ainsi que détention d’images pédopornographiques. L’identité du français mis en examen n’a pas encore été révélée.
Punition exemplaire à l’encontre de ces sordides individus, et encore plus sévères pour les 2 marocaines