Des documents d’archives britanniques révélés en 2007 évoquent le projet de rapprochement entre la France et le Royaume Uni en 1956. Une proposition déclinée par Anthony Eden, le premier ministre britannique de l’époque.
Il n’y aura pas de difficultés à ce que « la France accepte la direction de sa majesté »
C’était le 10 septembre 1956, lors d’une visite à Londres, que Guy Mollet, socialiste et président du Conseil Français, propose un rapprochement entre la France et le Royaume Uni. Comme le Canada ou l’Australie, la France aurait ainsi fait partie des états composants le Commonwealth et la reine Elizabeth II serait devenue reine de France.
Selon la BBC, dans un document secret en date du 28 septembre 1956, le premier ministre britannique, Anthony Eden se serait d’abord montré « étonnamment enthousiaste » quant à la proposition et aurait déclaré :
« Que nous devrions envisager immédiatement l’adhésion de la France au Commonwealth », « Que M. Mollet n’avait pas pensé qu’il devait y avoir de la difficulté à ce que la France accepte la direction de Sa Majesté », et « Que les Français accueilleraient favorablement un régime commun de citoyenneté sur la base irlandaise ».
La crise de Suez en toile de fond
La proposition de Guy Mollet est venue dans le contexte de crise du canal de Suez, lorsque le président égyptien Nasser nationalise le canal en Juillet 1956. Une guerre éclate contre l’alliance tripartie de la France, du Royaume Uni et d’Israël, unis par des intérêts communs stratégiques politiques, économiques et commerciaux.
Outre la reconnaissance envers le soutien britannique lors des guerres mondiales, l’union franco-britannique voulait apaiser les tensions entre les soldats français alliés d’Israel, et les soldats britanniques alliés à la Jordanie, dans un territoire où le conflit s’accentuait.