Avec son annonce d’un « salaire décent » pour ses employés, le patron de Michelin lance-t-il un pavé dans la marre pour faire rougir la concurrence ou le gouvernement? Cela ramène sur le devant de la scène, les débats d’une « smicardisation » de la France, mais qu’est-ce qu’un salaire « décent »?
Qu’est-ce qu’un salaire décent?
En premier lieu, l’Organisation internationale du travail (OIT) définit le salaire décent comme « le niveau de salaire nécessaire pour assurer un niveau de vie décent (alimentation, transport, éducation, frais de santé) aux travailleurs et à leurs familles, compte tenu de la situation du pays ».
Le PDG de Michelin, Florent Menegaux, s’est vanté auprès du Parisien, ce jeudi 18 avril, de rémunérer ses salariés avec un « salaire décent« , ce qu’il définit comme étant « de deux fois le Smic à Paris, et de + 20 % du Smic à Clermont-Ferrand ».
De syndicats réticents qui dénoncent un « coup de com' »
Premier couac, c’est justement cette différentiation entre Paris et la province, que le syndicat CGT pointe du doigt : « C’est un coup de com’ en lien avec les velléités de certains patrons d’attaquer le Smic. Cette mesure va dans le sens d’un Smic différencié selon qu’on serait à Paris ou à Clermont-Ferrand« , ont-ils réagi auprès du Huffpost. Le syndicats craignent aussi que ces belles nouvelles dans la presse, ne soient faits en anticipation des futurs fermetures de postes…
Depuis 2021, en travaillant conjointement avec l’ONG Fair Wage Network (FWN), les salaires des 5 % d’employés qui avaient un salaire inférieur au dit « salaire décent », ont été augmentés. Selon les chiffres transmis à l’AFP, cela représente un salaire brut de 39 638 euros bruts par an pour un à Paris, soit près de 2 500 euros net par mois, contre un salaire de 25 356 euros bruts à Clermont-Ferrand, soit 1 650 euros net par mois.