Sébastien C., 36 ans, un magicien, a commis des viols et agressions sexuelles sur 27 mineurs en France et en Suisse, le tout durant des années. Il est jugé depuis vendredi 14 octobre à Rennes et risque entre 15 et 18 ans de prison.
Des enfants d’amies victimes
Le procès se tient à huis clos, pendant une dizaine de jours. Sébastien, 36 ans, est jugé pour viol aggravé, agression sexuelle aggravée et corruption de mineur ». Les faits ont été commis entre 2002 et 2017, sur 27 mineurs dans toute la France et même en Suisse. Il a reconnu la plupart des faits. Les victimes, des filles comme des garçons, étaient âgés de 3 à 13 ans au moment des faits. On dénombre des membres de sa famille et les enfants de plusieurs amis. « On dit aux plus jeunes de ne pas accepter de bonbons d’inconnus, mais on ne leur dit pas de faire attention aux gens qu’ils connaissent », déplore Sophie, auprès du Parisien, dont la fille a été agressé à plusieurs reprises. Elle considérait l’agresseur comme son ami.
L’homme s’occupait même des enfants quand elle avait besoin de les faire garder. Il se glissait dans le lit de sa fille. « Cela fait cinq ans que je n’avance pas, j’attends ce procès. J’étais la maman, celle censée protéger », regrette encore Sophie. Sébastien s’est présenté de lui-même au commissariat, avant d’être placé en garde à vue, le 18 décembre 2017. Il sait que la police enquête sur lui, après une plainte déposée trois ans plus tôt. « La dernière fois que je l’ai vu, c’était la veille de son incarcération. Il m’avait dit qu’il avait fait une connerie, mais jamais, je n’aurais pu imaginer ça », se souvient Sophie. « Imaginez, il avait même créé une association pour récolter des fonds pour les enfants malades ».
C’est un récidiviste
L’homme avait un vrai mode opératoire. Il entrait dans l’intimité des familles, puis, se faisait inviter à dormir. Il disait avoir un spectacle de magie et souhaitait économiser les frais d’hôtel. Pendant qu’il commettait ses actes, il prêtait un téléphone aux enfants pour les occuper ou leur offrait des cadeaux. Il se changeait aussi dans la même cabine qu’eux ou prenait des douches avec eux, quand il les emmenait à la piscine. Que l’on parle d’attouchements, de caresses non désirées, ou de pénétrations, pour certaines victimes les faits ont été ponctuels, pour d’autres, les sévices ont duré plusieurs années. Il arrêtait quand la victime devenait trop « âgée »…
L’auteur est récidiviste. Il avait été condamné en 2011 par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), à un emprisonnement de 18 mois avec sursis et mise à l’épreuve après avoir procédé à des attouchements sur une fillette de neuf ans. Il avait dû suivre des soins, mais cela ne l’a pas empêché de réitérer ces faits plus qu’odieux.