Accusé par son filleul d’agression sexuelle, Dominique Boutonnat reconduit à la tête du CNC et nommé au Conseil d’administration de France Télévision

Celui-ci l’accuse de l’avoir embrassé de force et agressé sexuellement lors d’un séjour en Grèce en août 2020. Boutonnat avait alors 50 ans et sa victime 19. Le parquet de Nanterre a requis 3 ans de prison contre le très puissant patron du CNC (Centre national du cinéma). Les magistrats rendront leur verdict le 28 juin prochain.

Boutonnat devient la figure des violences sexuelles dans le monde du cinéma

Devant les accusations très graves du jeune garçon de 19 ans au moment des faits, on peut s’étonner que le suspect comparaisse devant un tribunal correctionnel et non devant une Cour d’assise. La raison est que la qualification de «tentative de viol» n’a pas été retenue au profit de celle d’agression sexuelle. Pourtant, les faits énoncés par la victime sont clairs. Devant les juges, il expliquera: «Je le masturbe pour qu’il arrête de me toucher». Le jeune homme dira que son parrain a tenté de le forcer à lui faire une fellation. Dès le début de l’enquête, le président du CNC reconnaîtra des «baisers consentis» et «des gestes d’affection qu’il a stoppés quand il a senti de la part de son filleul que ce geste aurait pu dégénérer en autre chose», indiquera son avocat, Me Emmanuel Marsigny.

La macronie va le reconduire à son poste et lui donner une promotion

Parmi ses soutiens, on note l’appui d’Emmanuel Macron, dont il est très proche. Alors que les syndicats de la profession, dont la CGT-Spectacle avait appelé à sa démission, l’exécutif va le reconduire à son poste de président du CNC en juillet 2022. Le 20 juin 2022, Rima Abdul Malak, alors ministre de la Culture, a expliqué à nos confrères du Parisien que «la présomption d’innocence prévaut» pour justifier ses décisions. Ainsi, il sera aussi nommé au Conseil d’administration de France Télévision. Contacté par de nombreux médias, son avocat restait injoignable jusqu’à ce jour.